« Catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, scientifiquement aberrante, dont l'emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. » Telle est l'une des définitions du mot « race », que donne le "Petit Larousse illustré" (2012). « Barbare », désigne depuis l'Antiquité celui qui, ne parlant pas notre langue, se trouve placé dans une position exogène au groupe, voire, parfois, refoulé à la limite du genre humain... Car la pensée du « nous », et des « autres », se formule souvent en termes d'inclusion et d'exclusion de la communauté. Face à la diversité humaine, la notion de race naît d'une volonté de catégoriser, de figer et de « discriminer », les différents groupes sur la base de critères visibles. Le passage au racisme s'opère par l'essentialisation de la différence et la désignation dépréciative. Le terme « race », a pu avoir une signification mouvante, parfois confondue avec la notion d'ethnie, de culture, mais il établit dans tous les cas un lien avec le biologique, la classification animale ou végétale. En effet, au XIXe siècle, ce terme prend les atours de la science ; il repose pourtant sur une série de représentations et de préjugés qui perdront toute justification au siècle suivant. La question qui se pose aujourd'hui est de comprendre la persistance, même larvée, de ces représentations raciales et la capacité humaine à inventer sans cesse de nouvelles formes de racisme. Sommaire. "L'essentialisme est l'une des clés du racisme" : interview d'Evelyne Heyer et Carole Reynaud-Paligot. SCIENCES. Diversité génétique humaine. Essais et erreurs de la "science des races". Un nouvel eugénisme. HISTOIRE. Conquête, esclavage et racisme. Essor et diffusion du paradigme racial. Le racisme d'Etat dans le IIIe Reich. ARTS. Gobinisme et métissage dans les arts visuels. Les promesses de la photographie. Chefs-d'oeuvre et fétiches de l'exposition c