En 2004, Ankara affirmait le principe du "zéro problème avec ses voisins". Seize ans plus tard, le pays est en conflit avec tous. Ses guerres contre les Kurdes ont débordé jusqu’à l’intérieur de la Syrie, et la découverte de gisements de gaz en Méditerranée a réveillé ses appétits pour une mer Égée très largement grecque. La Turquie occupe toujours une partie de Chypre et envoie ses soldats se battre aussi bien en Libye que dans le Caucase. Avec la menace d’ouvrir ses frontières européennes à des millions de réfugiés, Erdogan paralyse l’Europe. Mais son bras de fer avec la Russie dans le Caucase risque de freiner ses ambitions : il ne suffit pas de partager avec Moscou le désir de nuire à l’Occident pour bâtir une vraie alliance. Sommaire. Dans le Caucase, Erdogan change la nature du conflit. Un pays à la reconquête de son passé ottoman. "Nous sommes prêts à tout". L'Europe doit savoir manier la carotte et le bâton. L'attitude de Macron : un jeu parfois dangereux. Militaires et drones : une tactique bien rodée. Merci au grand frère chinois.