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Cédric Kahn

Numéros de page :
7 p. / p. 6-12
Treize ans après "Roberto Succo", saisissante évocation du destin d'un tueur pathologique, Cédric Kahn s'empare de l'un des faits divers les plus poignants de ces dernières années, la cavale d'un père et ses fils, qu'il a soustraits à la garde de leur mère pendant plus d'une décennie. Le film est d'une rare puissance et son titre, "Vie sauvage", traduit admirablement son contenu, aventure exaltante d'une vie hors système en harmonie avec la nature pour deux enfants, mais aussi violence et douleur insondables d'un arrachement irréparable. Le cinéaste confirme sa capacité à s'emparer du réel pour le transfigurer et allier mieux que quiconque réalisme et romanesque, notamment dans le tableau d'un monde communautaire vivant en marge de la société et peu souvent montré dans le cinéma français. La performance impressionnante de Mathieu Kassovitz et celle, bouleversante, de Céline Sallette, confirment, s'il en était besoin, qu'il est aussi un grand directeur d'acteurs.