Fermer les écoles pour freiner l'épidémie ?
Bulletin : L'Obs avril 2021
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pp.18-19
Depuis l'automne, la France a fait chaque jour un peu plus figure d'exception, avec ses écoles ouvertes. Alors qu'au même moment la Belgique, l'Italie ou l'Allemagne les refermaient. Si les établissements ont bien cessé d'accueillir les élèves lors du premier confinement, les maintenir ouverts s'est peu à peu transformé en totem politique. Avec deux arguments selon le gouvernement : les enfants sont peu contaminants et l'école à la maison aggrave les inégalités... Sauf que le virus circule dam les cours de récréation. Et avec le variant anglais, ça explose : 3256 classes étaient fermées au 26 mars, soit 0,6% du global ; et 148 établissements avaient fermé leurs portes, soit 0,24 %. C'est peu ? Oui, mais la hausse est exponentielle : la semaine précédente, c'était 2 962 classes et 105 écoles. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, le 26 mars, que les classes seraient "fermées dès le premier cas de Covid dans les 19 départements confinés". Mais pas suffisant pour éteindre le débat sur la fermeture des écoles : au moment d'écrire ces lignes, la question se pose comme jamais. De plus en plus de médecins et d'épidémiologistes réclament leur fermeture immédiate, même si d'autres experts estiment que c'est la dernière mesure à prendre. C'était la position d'Emmanuel Macron au 28 mars: "La fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou, mais elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps." N'empêche, le tabou a sauté.