Depuis près de trente ans, Denis Pondruel traque indéfiniment "la forme", forme creuse, ogivale ou cubique, bloc de béton ou de polystyrène, qu 'il nomme tour à tour chambre, crâne ou portrait dont il répète la structure, de sculpture en sculpture, et qu'il met en scène, inlassablement, dans les parcs, les expositions, les places publiques. Ces formes creuses, qui s'ouvrent et se dérobent au regard, sont investies par la couleur, la lumière, un miroitement d'eau ou de miroir. Elles sont habitées par des mots, morceaux de textes qui leur donnent vie et pensée. Ingénieur de formation, Denis Pondruel s'est très tôt engagé dans l'expérimentation artistique, mettant en oeuvre, dans ses premières réalisations, ses connaissances technologiques en construisant des machines - toujours en rapport avec la littérature ou le théâtre. La mise en relation du monde des arts plastiques et du monde de l'écrit a pris ensuite des formes diverses jusqu'à ses derniers travaux où des blocs de bétons, considérés comme des espaces théâtraux sont investis par cles mots ou des fragments de phrases choisis chez des poètes et des écrivains (Aragon, Celan, Artaud...) pour leur capacité à éveiller l'imaginaire.