Sourire, la grâce et la gloire
01 octobre 2010
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21 p. / p. 30-50
La majesté royale a généralement le visage d'un souverain triomphant ou la figure grave et impassible du prince maître de lui-même. Le sourire de François Ier est dès lors singulier. S'il est partagé avec celui d'Henri IV, il n'en demeure pas en moins étranger aux conventions de la représentation souveraine comme les normes de l'iconographie royale. Louis XIV est même connu pour avoir, en 1685, voué à la destruction une oeuvre du Bernin qui le représentait en cavalier souriant pour finalement décider de la transformer en une statue du romain Marcus Curtius. Cet article analyse les raisons du sourire de François Ier et celles du refus de Louis XIV. A travers ce sujet, le sourire royal, il s'agit de comprendre les dynamiques à l'oeuvre dans les imaginaires politiques de la monarchie française des XVIe et XVIIe siècles et de rendre raison de la transformation fondamentale de la majesté des souverains, une souveraineté partagée entre la Grâce et la Gloire.