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Un Etat "civil" peut-il être religieux ?

01 janvier 2016
Numéros de page :
16 p. / p. 55-70
La place de l'islam dans la Constitution a été au centre des débats constitutionnels tunisiens entre 2011 et 2013. Pour surmonter les incompatibilités entre le programme constitutionnel d'Ennahdha se proposant d'islamiser les institutions et le droit, et celui des partis séculiers qui visait à garantir une nette séparation entre Etat et religion, les constituants ont eu recours à deux principaux procédés : l'incertitude sémantique, en reconduisant l'article 1er de la Constitution de 1959 dans ses ambiguïtés rédactionnelles ; la créativité conceptuelle, à travers l'émergence d'une nouvelle notion, l'"Etat civil", que les deux camps pouvaient s'approprier, mais dans des significations qui pouvaient tantôt converger, tantôt diverger.