Les films de François Ozon se suivent... et ne se ressemblent pas ! On sent pourtant dans sa filmographie une brillante alternance entre réalisme et théâtralité, entre drame et fantaisie. Avec "Mon crime", il exhume l'une de ces pièces du boulevard de l'entredeux- guerres qu'Alain Resnais chérissait aussi (de "Mélo" à "Pas sur la bouche"). Celle-ci, ponctuée "Mon crime !"... , signée Louis Verneuil et Georges Berr, créée en 1934 avec Edwige Feuillère, se référait à des faits divers dont l'opinion publique était friande, sur les femmes criminelles. Elle se colore d'une singulière résonance à l'ère post #MeToo, que le cinéaste et son habituel complice en écriture Philippe Piazzo enrichissent d'un jeu de miroirs avec le monde du théâtre, tout en constituant une manière de trilogie rétro comico- féministe avec "8 Femmes" et "Potiche". Grâce à une mise en scène virevoltante et colorée, quasi chorégraphique, épaulé par une équipe technique et une distribution éclatantes, Ozon réussit son pari haut la main, et nous livre, dans l'entretien qui suit, une véritable 'master class' sur les secrets de son métier. Sommaire. Le grinçant triomphe des femmes, la critique du film. "Si le film se passait aujourd'hui, je n'aurais pas fait une comédie", entretien avec François Ozon.