Les Experts au concile Vatican II, 1962-1965. Note de recherche sur les conditions de possibilité d’un champ transnational
01 septembre 2018
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pp.64-75
Si l’Eglise constitue un corps, avec ses rituels d’appartenance, elle peut aussi apparaître comme un champ. A l’intérieur de ce champ l’espace des pouvoirs se structure selon des formes et des capitaux distribués inégalement. Dans le pôle dominant du catholicisme émerge bien sûr le pouvoir de la papauté, et, de façon croissante à l’époque contemporaine, celui de la curie, pourtant simple administration au service du pape. L’événement que constitue un concile, rassemblement des évêques de toute la catholicité, perturbe cette distribution, et pour deux raisons au moins. Tout d’abord, les évêques réunis en collège réalisent leur préséance sur la curie, et prennent en charge leur magistère d’une manière toujours singulière. Ensuite, parce que ces évêques interviennent aidés de leurs experts, ils mettent en oeuvre, le temps de leur réunion, de nouveaux processus de légitimation de la vérité. Ainsi l’analyse du concile Vatican II (1962-1965) permet-elle de souligner le rôle structurant des effets de champ générés par les clercs intellectuels dans le cadre transnational qu’il représente. Enfin, la note pose la question de l’articulation corps et champ à frais nouveaux : dans le cas étudié, un effet de corps international semble être la condition d’apparition d’un champ transnational.