″Elle ne vaut pas un caramel !"
01 septembre 2015
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16 p. / p. 56-71
Si le titre de « médecin du sport » est commun à ceux qui se sont formés avec succès pour le devenir, les fonctions exercées diffèrent et les pratiques médicales de suivi des sportifs de haut niveau révèlent des jeux de concurrence. Les médecins attachés aux institutions sportives exercent leur art « sur place » et font reposer leur expertise sur « l'expérience » acquise. A leur différence, les médecins qui exercent au sein d'un service hospitalier inscrivent leur légitimité dans une haute « technicité », qu'ils justifient par « la maîtrise des outils ». Incomparables du point de vue de leurs manières de faire, ils s'engagent pourtant ensemble dans une entreprise de mesures des capacités athlétiques. Cet article se propose d'interroger les formes de classement des sportifs opérées dans la logique d'un marché de l'évaluation médicale. Le dispositif réglementaire qui organise le suivi médical des « athlètes de haut niveau » répond tout autant qu'il participe à la fabrique de cette population spécifique.