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Le bruit du temps

Editeur :
127 p.
Ce livre, parut en 1925, est bien plus qu'une autobiographie. Mandelstam y observe avec une acuité sans indulgence ce passé qu'il veut éloigner. Car sa mémoire n'est pas amie, mais ennemie du temps. Les quatorze esquisses qui composent cet ensemble «impressionniste» de souvenirs arrachés à la nuit de l'oubli sont parmi les plus belles pages en prose du grand poète russe. Fragments d'un monde englouti dans le tourbillon révolutionnaire, elles restituent, mieux que ne le feraient les compilations des érudits ou les analyses des historiens, le ton subtil d'une fin de règne qui prend, avec le recul des événements et les enseignements de l'expérience, des allures de Belle Époque. On saisit mieux, à l'écoute de ce «bruit» d'un temps révolu, la secrète et inimitable substance dont était faite la Russie du début du siècle dernier, apparemment engourdie et mystérieusement palpitante.