Enfant prodige de la Tunisie, ce grand maître de l'oud, vocaliste et compositeur, juxtapose comme personne la musique ancienne, mystique et hypnotique du soufisme avec la texture du jazz actuel. Diwan of beauty and odd est son premier album entièrement enregistré avec un groupe de musiciens américains. Il présente toutes les caractéristiques qui ont fait de lui un artiste exceptionnel : de belles mélodies, une performance vocale sincère chargée d'un groove poignant et, comme tous les musiciens qui l'accompagnent, une maîtrise instrumentale parfaite. Même si l'album semble plus enraciné dans le jazz, les chants traditionnels soufis qui le traversent lui prodiguent un caractère unique et émouvant. (Electre)

Le saxophoniste Joshua Redman est de retour pour une collaboration inédite avec Aaron Parks (piano), Matt Penman (contrebasse) et Eric Harland (batterie) intitulée James Farm. Ils ont composé un disque qui se base sur la formule 'classique' du quartet en jazz tout en incorporant leurs différentes influences rock, soul, folk, classique ou même electronica.

Sur ce deuxième album du batteur et compositeur originaire de Seattle, basé à Brooklyn, Kassa Overall, il abolit magistralement les barrières entre le hip hop et la musique jazz. S'inspirant de Karriem Riggins, Madlib et Flying Lotus, il associe l'improvisation jazz à l'ingéniosité du beatmaker. Il est ambitieux autant qu'il est accompli et s'attaque ici à un sujet sérieux. Le disque présente un cadre des plus brillants et des nouveaux arrivants de New York, dont Joel Ross et Morgan Guerin, ainsi que certains de ses grands noms tels que Brandee Younger et Theo Croker. Un album qui essaye de parler de l'état contemporain de l'Amérique.

? l'été 2014 deux musiciens danois, le bassiste Thomas Fonnesbaek et le batteur Karsten Bagge, ont rencontré le pianiste américain Aaron Parks, qui venait de passer un moment au Danemark en tant qu'artiste en residence. Une séance d'enregistrement fut arrangée, et des morceaux furent écrits dans l'optique de cet album, combinés avec de nouvelles interpretations et des arrangements originaux de plusieurs compositeurs divers et variés. La connexion musicale est flagrante. Les trois artistes sur la même longueur d'onde. L'implication personnelle et l'intensité présents dès la première note. Le philosophe et écrivain russe Leon Tolstoï avait défini l'art comme "la capacité de créer une camaraderie entre les gens, de les unir dans l'experience mutuelle des émotions qui sont indispensables à la vie et au progrès, contribuant au bien-être des individus et de la société". Vaste programme en effet, mais il s'agit ni plus ni moins que le but du trio dans leur escapade musicale. Il s'agit d'un trio de jazz moderne enregistrant avec une interaction prenant son essence dans un haut niveau de créativité et de dynamisme. La vision, le swing, l'intelligence harmonique, l'élégante plasticité de trio sont époustouflants.

Le pianiste a réuni ici un trio en compagnie du contrebassiste Ben Street et du batteur Billy Hart. Cette paire rythmique exceptionnelle qui est également celle que Billy Hart dirige dans les disques de son propre quartet, apporte au groupe un mélange de force et de fluidité - une qualité "océanique" (selon les propres mots de Parks) constituée de vagues d'énergie dans lesquelles le pianiste se plonge résolument pour mieux les diriger. Parks a puisé son inspiration pour cet album dans les univers d'Alice Coltrane et Shirley Horn (avec qui Hart a collaboré) : le sens de l'espace et la délicatesse sont incontestablement quelques une des qualités premières de cette musique. (Electre)