Peu après la Seconde Guerre Mondiale, les archives de la cathédrale de Tournai eurent à déplorer la disparition d'un manuscrit musical composé de plain-chant et de polyphonie, rédigé entre le XVe siècle et 1602. De manière inattendue, le recueil refit surface en novembre 2006 et réintégra les Archives et Bibliothèque de la cathédrale de Tournai. Une inscription sur la page de garde arrière qualifie l'ouvrage de Libellus confratrum Confraternitatis Transfigurationis Domini in ecclesia Tornacensi (Livret des confrères de la confrérie de la Transfiguration du Seigneur à la cathédrale de Tournai). Diverses études ont révélé l'intérêt exceptionnel de ce manuscrit, tant sur le plan historique que musical. L'enregistrement de l'ensemble Psallentes, sous la direction de Hendrik Vanden Abeele, permet de découvrir toutes les beautés de ce joyau.

A l'époque où le chant grégorien est encore la seule musique religieuse, la monodie profane se développe dans les centres aristocratiques français des pays de langue d'oc et de langue d'oil. Les troubadours et les trouvères chantent les peines et les joies de l'amour courtois. En marge de la musique religieuse, dans les milieux ecclésiastiques et universitaires apparaît un vaste répertoire monodique en latin dont la plus importante source est le manuscrit des Carmina Burana qui contient des textes d'origines diverses : ils sont amoureux, moralisateurs, polémiques, religieux ou satiriques. Le manuscrit contient aussi une parodie d'un office : il s'agit de la Messe des joueurs (Officium lusorum) où le Seigneur "Dé" est célébré dans une atmosphère profane. Quand aux instrumentistes, c'est dans la musique de danse qu'ils font leurs débuts dans ce plaisir de la recherche de la virtuosité. (Electre)