Premier tome de l'oeuvre de l'évangéliste qui a écrit aussi les Actes des Apôtres au même Théophile (Ac 1, 1-2), l'Évangile de Luc s'adresse manifestement au monde grec à qui il entend présenter la divinité de Jésus et la mission des apôtres. Son « exposé suivi » (Ac 1, 4) de l'événement Jésus-Christ débute donc en Galilée et la prédication chrétienne se poursuivra « jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). En reliant étroitement le temps de l'Église naissante à celui de Jésus, Luc a fait une oeuvre essentielle, montrant comment la Parole du Nazaréen a été comprise et vécuepar ses disciples. Croyant attaché à Jésus Sauveur, Luc, plus que dans les autres Évangiles synoptiques, développe les éléments importants d'un message qui appelle à une conversion : la pauvreté, la miséricorde, les pécheurs pardonnés, la joie et l'actualité du salut, la prière vécue par Jésus au moment du baptême et de la transfiguration, le rôle de l'Esprit Saint, acteur de premier plan aussi bien dans l'Évangile de Luc que dans les Actes. Pour lui, l'Évangile s'adresse en priorité aux petits et aux pauvres en associant au plus haut point « grâce et miséricorde ».

Parmi les auxiliaires dont saint Paul a usé pour mener au quotidien sa mission, les hommes et les femmes qui l'ont secondé ne font l'objet que de mentions éparses dans les sources et d'études fragmentaires dispersées chez les historiens. Il est pourtant possible d'en rencontrer quatre-vingts, connus par leurs noms et activités. Voir vivre les hommes et les femmes qui ont oeuvré avec Paul représente une information exceptionnelle sur les toutes premières chrétientés des années 50-60. La notion de collaborateurs est ici prise au sens large et englobe les divers individus qui ont joué un rôle durable ou occasionnel comme envoyés ou relais locaux dans la mission paulinienne : Publius de Malte est retenu au même titre que Timothée. Quelques anonymes ont joué aussi un rôle important comme le geôlier de Philippes ou les « Frères de la Collecte ». Replacés dans les contextes où ils ont oeuvré et dans les relations que Paul entretenait avec eux, ces collaborateurs font aussi l'objet d'une fiche individuelle avec références aux sources, complétées autant que possible par les traditions et lieux de mémoire. C'est tout un tableau de l'Église naissante qui se trouve ainsi déployé. Historienne des religions, Jacqueline Martin-Bagnaudez a été membre de la revue Notre Histoire. Elle a publié plusieurs biographies de personnages importants du christianisme. Chez Salvator, elle est récemment l'auteur de Pour les Juifs, qui est Jésus ' et de Méditer avec saint Paul.

Selon un adage magnifiquement commenté par le père Henri de Lubac, l'Église fait l'Eucharistie et l'Eucharistie fait l'Église. On ne saurait mieux mettre en relief le lien étroit entre le sacrement du Corps personnel du Christ et l'Église qui est son Corps engagé dans l'histoire des hommes. Pour autant, on ne connaît pas toujours bien l'enracinement biblique de cette expérience eucharistique centrale dans la vie des communautés chrétiennes. Avec la compétence reconnue qui est la sienne, le père Édouard Cothenet montre ici comment la lecture de l'Écriture permet de mieux comprendre toutes les richesses de l'Eucharistie, mémorial de la passion et de la résurrection du Seigneur. Ce parcours est émaillé d'un florilège de citations des Pères de l'Église pour inviter le lecteur à poursuivre sa quête. Avec pédagogie, il permet de mieux situer les grandes étapes qui caractérisent la célébration du « mystère de la foi », source et sommet de la vie chrétienne.

Une introduction aux Actes des Apôtres, souvent décrits comme la suite de l'Evangile de saint Luc. L'auteure met en évidence la mise en place de l'Eglise primitive, l'émergence des ministères, la place et le témoignage des Apôtres, l'expérience liturgique autour de la célébration du ressuscité, l'apprentissage de la vie communautaire et l'ouverture à l'universel. ©Electre 2015

Aujourd'hui nombreux chrétiens préparent souvent leur participation à la messe, surtout celle du dimanche, en méditant auparavant les lectures. De plus en plus de croyants prennent l'habitude, en particulier au cours de temps forts liturgiques, tels que l'Avent ou le Carême, de se réunir par petits groupes pour lire, méditer et partager l'Evangile. Enfin beaucoup de prêtres ou de diacres, faute de temps pour lire de nombreux ouvrages d'exégèses pour préparer leurs homélies, surtout celles du dimanche, souhaitent disposer, non pas d'une homélie toute faite d'avance, mais d'une présentation concise de la catéchèse proposée par chaque évangéliste dans le texte d'évangile du dimanche. Or cee qui est premier dans la lecture d'un évangile ce n'est pas ce que je ressens personnellement mais ce que l'évangéliste veut nous transmettre pour nourrir notre foi. C'est dans cet esprit qu'écrit Michel Hubaut en proposant ce guide de lecture. Tout en suivant le texte de prés, il donne des outils pour la méditation spirituelle et liturgique.

Deux insistances dans ce nouvel ouvrage de Philippe Plet qui relit la Passion selon saint Jean. La Passion du Christ nous révèle fondamentalement deux grandes vérités : la monstruosité du péché, et la merveille de l'amour divin. La croix montre le mal dans toute sa monstruosité. Or trop souvent les hommes ont tendance à le minimiser ou à l'excuser, en particulier lorsqu'on ne prend en compte qu'une de ses manifestations. Sans même invoquer de telles spéculations théoriques, il suffit de voir comment nous réduisons bien souvent le mal à un simple comportement psychologique lié à un état de mal-être ou de traumatisme infantile, qu'il faut canaliser sans prétendre le condamner. Avec beaucoup de clarté, Philippe Plet approfondit le sens théologique de la Passion, lieu clé de notre salut.

"Que sait-on vraiment de Simon de Galilée, devenu saint Pierre ' Considéré souvent comme le « premier pape », il occupe une place importante dans chaque Évangile et apparaît fréquemment dans les autres écrits néotestamentaires. Premier parmi les Douze qui ont été choisis par Jésus en Galilée et qui comptent parmi les témoins de la Résurrection, il semble se situer en vis-à-vis de l'autre grande figure apostolique, Paul de Tarse. Mais que nous disent exactement les textes de son statut original dans ce christianisme naissant ' Après avoir essayé de reconstituer ce que nous pouvons savoir aujourd'hui de Pierre sur le plan historique, Marc Rastoin, jésuite et exégète, examine au plus près chaque Évangile pour dégager au mieux le rôle que chacun d'entre eux assigne à celui-ci. Dans ce cadre, il n'omet pas non plus les Actes des Apôtres, avec le développement des communautés et les conflits qui l'accompagnent. Enfin, il invite à relire les épitres attribuées à Pierre et la vision apostolique qu'elles déploient avec leur note propre. AUTEUR Marc Rastoin, jésuite, est professeur d'exégèse au Centre Sèvres et enseigne à l'Institut biblique pontifical de Rome. Il a publié chez Salvator Je suis venu jeter un feu sur la terre (2016) et Entrer dans l'Évangile avec saint Ignace (2017)."

Non, le Nouveau Testament et même saint Paul ne peuvent être taxés de misogynie ! C'est l'une des affirmations fortes de cette nouvelle étude du bibliste Yves-Marie Blanchard, qui évoque les personnages féminins traversant les Évangiles et les autres écrits néotestamentaires. Scrutant les textes au plus près, il souligne combien les femmes y tiennent une place éminente. Trois approches sont ici privilégiées : contextuelle, par l'évocation du cadre et du milieu de l'époque ; littéraire, par l'analyse des textes et du regard de Jésus sur les différents personnages ; enfin théologique. Plus largement, cette réflexion et les modèles proposés appellent à s'interroger sur l'Église d'aujourd'hui, sans pour autant verser dans le fondamentalisme ou les anachronismes malvenus. Une invitation à relire, à découvrir ou redécouvrir les personnages féminins du Nouveau Testament au-delà des clichés.