Les ex-"libérateurs", qui l'avaient accompagné dans sa marche triomphale sur Bangui, mais aussi des fidèles de l'ancien président Patassé passés à la rébellion, se rappellent au bon souvenir du chef de l'Etat. Les armes à la main.

Le président Bozizé s'était rendu à Paris du 17 au 20 novembre 2007 pour désamorcer un certain nombre de différends qui menaçaient de dégénérer. Il y est, non sans habileté, parvenu.

Le chef de l'tat sortant est réélu dès le premier tour. Trois de ses adversaires ont déposé un recours en annulation. Mais certains semblent prêts à composer avec lui. Le vainqueur va-t-il leur tendre la main ?

Acculé par les rebelles, le président instrumentalise la diversité religieuse du pays pour tenter de se maintenir au pouvoir.

L'homme fort de Bangui, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2003, a été chassé par une rébellion. Vue du Burkina Faso, la République centrafricaine est un pays maudit.

Depuis que la Séléka, groupe rebelle majoritairement musulman, a renversé le président Bozizé, le conflit se déplace sur le terrain de l'identité et de la religion.

Chassé du pouvoir il y a tout juste deux ans, l'ancien président ne se résout pas à ne plus être au centre du jeu et rêve encore du jour où il fera son grand retour à Bangui.

Les vainqueurs du premier tour lui doivent leur succès. Si Anicet-Georges Dologuélé a reçu le soutien du parti de l'ex-président, Faustin Archange Touadéra a bénéficié de l'aide de ses anciens cadres.

Menacé par une rébellion qui contrôle plus de la moitié du pays, le président centrafricain est en position très délicate. Sa chance : le Séléka est un attelage improbable.

L'accord conclu à Libreville le 11 janvier 2013 place le chef de l'Etat sous surveillance. La plupart de ses prérogatives, c'est au nouveau Premier ministre qu'elles reviennent.

Au coeur de l'Afrique centrale et dans l'indifférence quasi générale, la République centrafricaine sombre peu à peu dans le chaos. Au moment où nous allions sous presse, face à une rébellion qui a mis les zones qu'elle contrôle en coupe réglée, le président Bozizé jouait sa survie et celle de son régime.

Déterminés à en finir avec le président Bozizé, les rebelles de la Séléka ont fondu sur la capitale à la vitesse de l'éclair, le contraignant à une fuite éperdue. Récit exclusif.