C'est dans une superbe bâtisse du XVIIIe siècle, située dans la Mayenne près de Laval, que l'écrivain nous reçoit. Homme de la terre, il y jardine, coupe du bois, photographie, écrit sur cette campagne qu'il aime tant pour essayer de garder la trace de la nature si fugace et si belle.

Voilà près de quarante ans qu'il explore, sans relâche, l'envers du rêve américain, à grands coups de trajectoires brisées et de personnages esseulés. A maintenant 72 ans, et une grosse poignée de chefs-d'oeuvre derrière lui, Russell Banks peut bien s'autoriser quelques audaces, comme celle de prendre pour héros de son nouveau roman un délinquant sexuel.

"Y a-t-il des oeuvres qui ne soient pas d'art ?", se demandait Duchamp. L'exposition "Le bord des mondes" propose d'y répondre en invitant des créateurs issus de champs périphériques voire totalement étrangers au monde de l'art. Des sapeurs de Kinshasa au perruquier de Lady Gaga, des hackers africains à un inventeur fou venu du Japon, bienvenue dans le musée conceptuel 100% foutraque qu'a imaginé le Palais de Tokyo.

Des chefs-d'oeuvre classiques du musée des Beaux-Arts à la faune arty de la Croix-Rousse, des VI et VIIe arrondissements ou de Villeurbanne, la capitale des Gaules et sa banlieue respirent la création artistique, même quand la biennale est terminée.

Encore peu connue en France, l'architecte israélienne Neri Oxman développe une approche conceptuelle du design et de l'architecture, inspirée des phénomènes biologiques. Eclaircissement.

Ils ne sont pas nés dans les années 1990 mais c'est cette décennie qui a fait d'eux des artistes. Philippe Parreno, Pierre Huyghe, Liam Gillick, Dominique Gonzalez-Foerster et tant d'autres : ils sont aujourd'hui célébrés partout dans le monde pour leurs expositions d'un nouveau genre. Des expositions devenues des oeuvres à part entière. Du jamais vu auparavant.

Si le philosophe, dont on commémore ce mois-ci les trente ans de la disparition, n'a pas centré son oeuvre sur l'art, il n'en défendait pas moins une certaine "esthétique de l'existence". Explications.