Mondain et bisexuel, poète maudit, communiste et suicidé à 35 ans, René Crevel fut l'auteur le plus sombre et controversé du surréalisme. Des lettres et des textes inédits invitent à le redécouvrir.

Du jeune écrivain surréaliste, suicidé à 34 ans, on publie des lettres et un roman inédits. De l'explosif.

En ces temps d'inquiétude et de frilosité dans le monde du livre, la parution chez Guillaume Zorgbibe et ses éditions du Sandre des deux forts volumes des "Oeuvres complètes" de René Crevel a de quoi surprendre. Il fallait pour se lancer dans une entreprise aussi ambitieuse une témirité qui rappelle celle de personnages comme Jean-Jacques Pauvert ou Eric Losfeld.

On le sait peut-être, René Crevel fut - avec Desnos et Péret - à l'origine de l'époque dite des ″sommeils″ du surréalisme naissant. Cette forme d'automatisme parlé forgera ce que l'on appelle son ″style″, à défaut d'un terme plus approprié, plus violent. Car ce pamphlétaire-né écrit vite, ne cherche pas à ″illustrer″ des idées mais bien plutôt à en émettre, poursuit la vérité sans fard et, librement, rejette les tabous de la décence.