La Grèce est en crise. Endetté, le pays ne fait plus face à ses dépenses et ne peut plus emprunter. Les pays de la zone euro ont accepté de lui venir en aide.

Analyse, sous la forme d'un dossier, du ″bon en arrière″ réalisé par la Grèce, soumise depuis 2010 aux bons soins des institutions économiques les plus renommées. Le pays était endetté ? Il l'est davantage, appauvri de surcroît. Parallèlement, les populations ont éprouvé la vie quotidienne en temps de guerre financière. Elles ont vu leur territoire se fragmenter, et des migrants bastonnés par l'extrême droite. Le statut périphérique de la Grèce s'est accentué sous l'effet des ″échanges inégaux″ qu'Andréas Papandréou dénonçait, en 1977, dans les colonnes du ″Monde diplomatique″.

Le pays va-t-il tomber de Charybde en Scylla ? Accouché au forceps, son plan de sauvetage éloigne la perspective d'une banqueroute. Mais il expose un pays humilié et en colère au risque d'une déflation-récession, sans éteindre complètement la spéculation.

Au lendemain des élections régionales et locales, le célèbre auteur grec de romans policiers dénonce les maux de son pays gravement frappé par la crise.

Le mécanisme retenu pourrait concerner l'avenir d'autres pays européens en difficulté.

Finalement, le sommet du 9 mai 2010 aura accouché d'un plan de sauvetage de 750 milliards d'euros. Au-delà de la somme, c'est la méthode qui surprend. La presse allemande, notamment, déplore le nouveau rôle confié à la BCE. En agissant avec retard, dans la précipitation et au mépris des traités, les 27 ont peut-être enterré une certaine idée de l'Europe.