Outre la reprise de "Iolanta" selon Peter Sellars et du "Songe d'une nuit d'été" vu par Robert Carsen, de nouveaux "Alcina" et "Enlèvement au sérail" devaient cet été 2015 illuminer le ciel aixois. Quelques nuages vocaux et scéniques ont hélas troublé une météo festivalière capricieuse.

C'est un Mozart en petite forme qui brillait dans le ciel aixois cette année. Mais le cru 2016 du festival fut rehaussé par les pouvoirs magiques d'un chef (Esa-Pekka Salonen) et d'au moins deux metteurs en scène (Peter Sellars et l'iconoclaste Krzysztof Warlikowski). Sans oublier une création célébrant, au coeur d'un été terrible, le dialogue des cultures méditerranéennes.

Au premier les représentations raffinées des opéras de Mozart ou de Haendel. Au second, les grandes productions lyriques italiennes dans les généreux gradins de son théâtre romain. Tout oppose les deux villes provençales dans leur approche artistique.

Morzart, Verdi, Janacek, Britten, et une reprise de "La Flûte enchantée" : Aix est bien la capitale lyrique.

Peter Brook signe à la fois une mise en scène d'opéra ("Don Giovanni") et de théâtre ("la Tragédie d'Hamlet").

C'est à Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff que Stéphane Lissner a proposé de mettre en scène "L'Enlèvement au sérail". S'ils y injectent une bonne dose de burlesque, ils restent dans une vision traditionnelle de l'opéra. Mozart reste Mozart, et c'est très bien ainsi.

Des opéras de Mozart, Rossini, Britten, Boesmans, une trentaine de concerts, une Académie européenne de musique : le Festival de Lissner vient de s'ouvrir. Demandez le programme.

Du doyen, Klaus Michael Grber, qui a enfin pouvoir présenter son triptyque annulé en 2003 pour cause grève des intermittents, à Julie Brochen, la benjamine, présentation des metteurs en scène vedettes de cette édition 2006.

Il a dirigé pendant dix ans le Festival d'Art lyrique d'Aix-en-Provence et transformé une manifestation qui périclitait en réussite internationale. Au moment de lui faire ses adieux, il raconte son aventure à Jacques Drillon.

Organiste, compositeur, enseignant, ce Wallon, qui prend les commandes du Festival d'Aix, rêve d'y réveiller la créativité, l'intelligence, la spontanéité des jeunes.