Comment donner une sépulture digne aux hommes noyés dans les abysses de l'histoire ? Dans le nouveau volet de son diptyque, Clint Eastwood répond en leur offrant un droit de mémoire.

Parallèlement à sa carrière de jazzman, Kyle Eastwood compose pour le cinéma. Avec "Lettres d'Iwo Jima", de Clint, il signe sa première BO.

Lettres d'Iwo Jima vient compléter "Mémoires de nos pères", constituant un vaste poème en deux volets. La qualité esthétique de ces deux oeuvres, qui viennent après deux autres, magistrales elles aussi (Mystic River et Million Dollar Baby), justifiait la volonté de revenir sur l'oeuvre d'un cinéaste dans lequel nous voyons tous aujourd'hui, le dernier grand classique américain.

Bill Krohn, correspondant des "Cahiers" à Los Angeles, raconte que lors de la première présentation publique de "Lettres d'Iwo Jima", un géant a tramé son ombre sur la scène du Pacific Design. "Hello, my name is Clint Easwood, I used to be an american director".

Les dispensateurs d'oscars lui ont préféré cette année Martin Scorsese, mais on peut imaginer que Clint Eastwood n'en a pas trop souffert.

Après "Mémoires de nos pères", voici "Lettres d'Iwo Jima", où Clint Eastwood s'intéresse au même épisode sanglant de la guerre du Pacifique, mais cette fois du point de vue de l'armée japonaise. Une expérience unique en son genre.