En Europe, ces dernières années, nombre de régimes politiques, une fois installés au pouvoir, ont sacrifié délibérément les libertés. Ce n’est pas la démocratie en tant que telle qui est en cause – tous ces dirigeants étant démocratiquement élus – mais, avant tout, la démocratie libérale. Compte tenu du nombre de pays concernés, il n’est pas excessif de dire que cette dissociation entre démocratie et libéralisme inquiète autant qu’en son temps, la montée du totalitarisme.

La nouvelle patronne du CNDH se garde de bousculer les institutions marocaines. Et recentre son combat sur la libéralisation du Code pénal concernant les questions de moeurs.

Les quarantaines et les contrôles aux frontières pour limiter la diffusion du Covid-19 sont des mesures privatives de liberté qui sont de la compétence de l'Etat et sont mises en oeuvre par les préfets.

L’épidémie de Covid-19 a d’abord pris l’Etat-Parti chinois au dépourvu. Il a ensuite mobilisé et encore renforcé toutes les techniques de contrôle social dont il dispose, afin de juguler la pandémie qui menaçait. Mais, sur les réseaux sociaux, une partie de la population laisse émerger sa frustration face aux restrictions imposées à l’information et à l’initiative. Contrôle accru et frustration plus affirmée laissent présager des évolutions dont le cours reste imprévisible.

En quelques jours, nous sommes entrés dans l’universel du confinement pour lutter contre le virus. Ce journal n’est pas un récit personnel de confinement, comme un retour au jardin intérieur. C’est un journal philosophique qui mêle, à la description d’une situation exceptionnelle, une réflexion sur le sens de cette épreuve sociale : les dysfonctionnements et les inégalités qu’elle révèle, l’épaisseur des relations de soin qu’elle met aussi en avant.

François Sureau plaide pour que les citoyens renoncent à attendre leur salut des dirigeants.

Les outils intelligents veillent au respect des gestes-barrière. Quitte, parfois, à faire fi du droit.

L'essayiste libéral s'inquiète d'une "épidémie de pétainisme" qui affaiblirait nos libertés. Et enjoint son propre camp politique à se renouveler d'urgence.

Distribution de félicitations pour les uns, menace de punitions pour les autres, discours aux accents paternalistes... Les citoyens s'interrogent : l'Etat les prendrait-il pour des enfants ?

Dans tous les pays qu’elle affecte, la pandémie virale mobilise un plan de lutte dont la finalité est clairement apparente : il faut sauver le plus grand nombre de vies. L’adhésion collective à cet objectif de santé publique se manifeste à travers les concessions, parfois des sacrifices, auxquels les populations sont prêtes à consentir. De gré ou de force, les citoyens des Etats concernés se plient aux instructions des pouvoirs publics qui imposent des restrictions à leurs droits fondamentaux.

Michaël Foessel, né en 1974, n'était pas un confiné heureux. Ce professeur de philosophie à l'Ecole polytechnique est un amoureux de la liberté. Il ne peut y avoir de démocratie selon lui sans un espace où il est possible d'agir. Nous l'avons rencontré à l'air libre.

Celui qui déplorait le "totalitarisme technicien" est, à l'heure des empreintes faciales et des drones, plus que jamais d'actualité.