Dans son village natal de Gascogne, le jazzman Bernard Lubat fait rimer musique, art et poésie. Retour sur une fantaisie qui dure depuis vingt-cinq ans.

Lubat, on ne le refera pas. On le prend, on l'écoute avec ses mille mots et notes d'alchimiste iconoclaste. Qu'il parle du jazz qui tape, des phrases qui cognent, de politique ou de poétique, de ses fantasmes ou désirs d'improvisation à tout va. De Paris à Uzeste il scatte sur tout à propos de rien. Bernard Lubat ne boit plus, ne fume plus, mais ne baisse pas la garde. Il avoue son plaisir à se resservir des baguettes. Dans un restaurant gascon (évidemment) de la capitale au nom évocateur, ″la Cocotte″, il jouit plus que jamais d'être un... bâtard de jazz.

Engager la conversation avec Bernard Lubat, c'est se trouver vite propulsé dans un ″espace de communication″ transcendant les règles plus ou moins tacites de l'interview traditionnelle. Car ce grand tchatcheur (ce grand sophiste !) a mis au point au fil des années un art de la rhétorique virtuose parfaitement singulier, s'appliquant à gommer toute distinction entre la parole, la musique et le geste.

Leur duo à sons d'hiver ne sera pas la première rencontre du poète du piano et du pluri-instrumentiste gascon, mais certainement l'événement de la rentrée 2014. Nul doute que l'échange les change.