Dans le tome 3 de son « Histoire intime de la Ve République » (Gallimard), Franz-Olivier Giesbert raconte le naufrage politique, économique et intellectuel des quarante dernières années. Sommaire. La tragédie française. La fin du courage. Le sacre du gauchisme culturel. Une économie sacrifiée.

Les gouvernements se succèdent à la tête du pays, et pourtant les Français n'ont pas l'impression que les politiques menées soient différentes. Ce sentiment de brouillage des frontières entre gauche et droite, sur fond de construction européenne et de mondialisation, est au coeur du malaise démocratique et de la désaffection du peuple pour les élections.

La « démocrature », combinaison inédite des procédures formelles de la démocratie représentative avec la démagogie autoritaire, est peut-être une pente sur laquelle nous sommes engagés. Son origine se trouve dans le discrédit des institutions traditionnelles, et dans la perte de confiance à l’égard des gouvernants qui en résulte. Peut-on prendre un autre chemin, notamment en distinguant mieux, dans notre démocratie, la fonction d’incarnation de la nation de la fonction de gouvernement ? Une révision constitutionnelle peut-elle le permettre ? Est-elle seulement possible ?

L’histoire de la pratique référendaire en France est un peu celle d’un rendez-vous manqué avec un univers intellectuel et institutionnel républicain pourtant a priori favorable aux valeurs sous-jacentes à la démocratie référendaire que sont la souveraineté du peuple et la participation des citoyens à la recherche collective de l’intérêt général et du bien commun. A l’exception notable de la période gaulliste, rares sont les moments où référendum et république ont fait bon ménage.

Le sentiment d’une érosion inexorable des pouvoirs de l’Etat face à l’Union européenne est désormais largement répandu. Il repose sur des éléments divers qui tendent à présenter le droit de l’Union comme un ensemble monolithique, mis en oeuvre par un pouvoir centralisé habilité à imposer la norme européenne, y compris dans le champ des compétences régaliennes de l’Etat.