Ardu mais passionnant, l'essai de Claudio Magris nous plonge au coeur de l'oeuvre de Roth dans son dialogue avec la littérature juive.

Entre 1927 et 1938, les deux écrivains viennois entretiennent une correspondance, enfin traduite en français. Un formidable témoignage sur une Europe au bord du gouffre et sur une amitié exigeante.

La correspondance entre Stefan Zweig et Joseph Roth, planche de salut provisoire pour les deux Juifs autrichiens témoins et victimes du naufrage de leur époque.

De Vienne à Paris, l'admirable auteur de "La Marche de Radetzky" manifesta une vertigineuse inaptitude à vivre. "Je ne connais le monde que lorsque j'écris, disait-il. Lorsque je pose ma plume, je suis perdu".

Joseph Roth n'avait jamais connu son père. Tous ses amis en témoigneront par la suite : il ne parvint jamais à surmonter cet abandon.

Claudio Magris, l'écrivain italien, spécialiste des traditions culturelles de la Mitteleuropa, dresse le parcours de Joseph Roth. Cet écrivain autrichien n'a eu de cesse de témoigner à travers ses récits des soubresauts de l'Europe centrale avec la chute de l'empire austro-hongrois et les deux guerres mondiales.

Dans ces deux essais, le premier daté en 1927, le second de 1934 (publié en allemand à Amsterdam, après l'exil de l'auteur), le romancier trouve des formules prophétiques, non seulement en ce qu'elles anticipent un avenir proche, mais en ce qu'elles transpercent le présent

Panoptikum, en allemand, désigne un musée de figures de cire, comme Tussaud ou Grévin. C'était le titre choisi en 1930 par Joseph Roth pour l'un des recueils d'articles parmi lesquels Stéphane Pesnel a choisi avec goût les textes traduits et présentés dans ce volume.