Le président reçoit beaucoup les syndicats. Avec Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, il mélange séduction et confrontation.

Qui est vraiment Bernard Thibault, bientôt reconduit à la tête de la CGT ? L'homme qui affronte patrons et ministres ? Celui qui peut pleurer d'émotion ? Le biker qui sillonne les States à moto ? Portrait non conforme.

Les leaders de la CFDT et de la CGTse sont unis dans un même combat contre la réforme des retraites. Ils se parlent, se respectent et taisent leurs divergences.? Jusqu'à nouvel ordre ?

Entre réformisme et radicalité, plus personne ne comprend la ligne du premier syndicat. Son secrétaire général a-t-il perdu le cap ou ses zigzags actuels relèvent-ils de la tactique ?

Thibault aurait bien voulu jouer les prolongations. Mais il doit organiser sa succession et devrait confier son fauteuil, en 2013, à quelqu'un qui n'est pas tout à fait son genre.

Le numéro 1 de la CGT avait un bon bilan. Son incapacité d'organiser sa succession plonge son syndicat dans une crise inédite. Au moment où le gouvernement relance le dialogue social.

L'ex-secrétaire général de la CGT était le leader des cheminots lors des grèves de 1995 qui tinrent le gouvernement Juppé en échec. Il porte un regard critique sur le contexte actuel, similaire selon lui en de nombreux points.

"Marianne" remet ces joutes en perspective, dans une Europe ravagée par le dumping social et menacée dans son existence même par la montée de populismes qui se nourrissent de ces difficultés. Nous avons demandé à Pierre Moscovici, commissaire européen à l'Economie et aux Finances, et à Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT, qui défend désormais, au conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail (OIT), tous les salariés tricolores, de tous syndicats, de confronter leurs points de vue.

L'un est né "stal", l'autre pas. L'un a dû batailler pour faire de la CGT un syndicat moderne, l'autre, ami de Robert Hue, est dans la droite ligne des réformateurs du PC. Portraits croisés de deux apparatchiks qui ont juré de rompre avec l'orthodoxie communiste.

Le successeur de Louis Viannet à la tête du vieux syndicat est un "moderne". Tous l'affirment, même si celui qui l'a choisi s'appelle... Georges Séguy. Portrait de l'homme qui peut freiner la France ou accélérer son entrée dans le XXIe siècle.

A 44 ans, Bernard Thibault sera confirmé cette semaine à la tête du plus puissant syndicat français. Retraite, fonction publique, assurance-maladie... c'est lui qui décidera de bloquer ou de faciliter les réformes.

Le leader de la CGT ne voulait pas donner de consigne de vote au référendum sur le traité. Battu par les durs de la centrale, qui ont imposé le non, il doit trouver les moyens de rebondir.