C'était il y a huit ans maintenant que "Positif" nouait le dialogue avec Abderrahmane Sissako. Le cinéaste mauritanien nous avait impressionné, tant par la clarté de ses analyses politiques et esthétiques que pas sa générosité. La sortie française de son dernier film était une belle occasion de reprendre le dialogue là où nous l'avions laissé. A nous plus grand bonheur, le réalisateur de "Bamako" nous a répondu avec la même rigueur intellectuelle et la même disponibilité qu'autrefois.

Plutôt que "Timbuktu", le film très attendu d'Abderrahmane Sissako, c'est "Eau Argentée" des Syriens Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan qui s'est imposé comme la déflagration poétique et politique du festival.

On parlera sans doute encore longtemps de l'absence de "Timbuktu" au palmarès du dernier Festival de Cannes. Abderrahmane Sissako propose une oeuvre magnifique, alliance rare entre le film humaniste militant et les envolées poétiques et métaphoriques. L'art comme arme contre l'obscurantisme et le fanatisme. Loin du tumulte de la Croisette, une rencontre avec un cinéaste rare (son précédent long métrage, "Bamako", date de 2006), profond et intense.

Ce magnifique "Timbuktu" a emballé la Festival de Cannes mais en est reparti bredouille. Inexplicablement. Abderrahmane Sissako y dépeint le fanatisme religieux dans un film d'une infinie poésie. Le cinéaste a commenté quelques scènes pour "Studio Ciné Live".

Le plus beau film de l'année arrive enfin sur les écrans. "Timbuktu", d'Abderrahmane Sissako, ou le combat quotidien des Maliens contre les djihadistes. L'Express a réuni le cinéaste et l'écrivain Jean-Christophe Rufin pour parler cinéma, résistance, humour et poésie.

Fils d'un Algérien et d'une Tunisienne, le comédien Abel Jafri incarne un fondamentaliste complexe dans "Timbuktu", le film d'Abderrahmane Sissako remarqué lors du Festival de Cannes.

Des jihadistes imposent la charia dans un village du Sahel. Un état des lieux tour à tour ouaté, poétique et déchirant.