Les hostilités ont repris de plus belle entre le président Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko. Elles devraient aboutir à des élections anticipées

Alors que la crise économique s'intensifie, les politiciens poursuivent leurs luttes fratricides. Au grand dam de la population, qui semble se désintéresser complètement des élections à venir.

Les petits patrons et commerçants s'estiment pris au piège de la crise économique. Loin de les aider, en effet, le gouvernement, lui-même étranglé, menace d'augmenter leurs impôts.

Cinq ans après, le formidable élan populaire en faveur de la démocratie n'est plus qu'un souvenir. Déçus, les Ukrainiens se rendent aux urnes, tandis que le pays, sans illusion, se cherche encore un avenir.

Les deux principaux candidats à l'élection présidentielle, qui aura lieu en janvier prochain, ont déjà commencé à utiliser des méthodes douteuses. Aux risques et périls de la fragile démocratie ukrainienne.

Limogeages, perquisitions, confiscations, censure : tout est mis en oeuvre pour empêcher intellectuels et artistes de nuire au régime néobrejnévien qui s'installe dans le pays.

Bruxelles accuse le régime de Viktor Ianoukovitch de bafouer les droits de l'homme en maintenant en détention l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko, gravement malade. L'Euro 2012 n'est pas menacé, mais la vraie sanction risque d'être l'isolement du pays.

Alors que le cessez-le-feu dans l'est du pays ne tient qu'à un fil, le président proeuropéen doit accélérer les réformes intérieures s'il veut réussir la transition démocratique.

L'homme est calme, le politicien expérimenté et sa feuille de route est clairement fixée par le président Ianoukoviych : sortir le pays de l'isolement relatif dans lequel il est confiné depuis l'incarcération de son célèbre prédécesseur, Ioulia Tymochenko.

Encore peu connu à l'étranger, l'édile de Lviv séduit l'Ukraine d'ouest en est. Andriy Sadovy pourrait bien incarner le consensus politique et culturel dans son pays déchiré.

La réforme engagée par le gouvernement sous la pression de la communauté internationale est une mauvaise solution à un faux problème.