Alors que l'individualisme, promu par une certaine conception libérale, semble s'imposer comme caractéristique des sociétés occidentales, il est dans le même temps critiqué, car il contribuerait à la dissolution du tissu social. Serait-ce là le paradoxe de l'individu que d'être la composante élémentaire du groupe, tout en tendant, sinon à disparaître, du moins à perdre sa spécificité en son sein ? Le groupe peut devenir une entité propre, structurant, voire déterminant l'existence et le devenir de ses membres. En retour, l'individu peut acquérir valeur d'exemplarité et à son tour incarner les destinées d'un collectif. Ces questionnements nourrissent les sciences humaines lorsqu'elles tentent de définir les différents types de mécanismes- biologiques, sociaux, juridiques, etc.de régulation des rapports entre individus assurant au groupe sa cohérence et son équilibre. Le constant aller-retour entre les deux échelles, individuelle et collective, préside aussi à l'étude des phénomènes naturels (physiques, biologiques, environnementaux), résultant des actions et interactions des éléments qui les constituent. La création littéraire et artistique ne représente pas une exception quand elle se fait le miroir des rapports humains. " Un pour tous, tous pour un ! " Les valeurs communes et l'amitié partagées par des individus à la personnalité aussi affirmée que d'Artagnan, Athos, Aramis et Portos sont le ciment d'un groupe possédant son identité propre. Le nombre des membres du trio pourra varier, les liens entre les individus pourront se distendre, mais au fil de leur expérience de papier (ou de pellicule), même " vingt ans après ", les trois mousquetaires demeurent. En tant qu'expérience partagée, l'oeuvre, toujours unique -que son auteur soit un individu ou un collectif-, se manifeste au public qui trouve une forme d'unité dans une expérience sensorielle et intellectuelle partagée, créant ainsi du lien. Sommaire. "Le