"Un regard sur le passé du point de vue du présent"
Bulletin : Positif 668 - octobre 2016
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5 p. / p. 17-21
Né au Chili de parents émigrés russes, Alejandro Jodorowsky est un cinéaste hors norme. D'abord poète, acteur, mime, marionnettiste, graphiste, metteur en scène de théâtre, il a créé, en 1962, le mouvement « Panique » avec Topor et Arrabal, tout en étudiant l'ésotérisme et le Tarot de Marseille. Héritier de toutes ces pratiques, son cinéma s'est singularisé par l'élaboration de visions aussi baroques qu'inventives, comme en témoignent « El topo » (1970) ou « La Montagne sacrée » (1973). Alors qu'on le croyait définitivement éloigné des grands écrans après l'impossibilité de monter sa folle adaptation du roman « Dune » de Frank Herbert et l'échec du « Voleur d'arc-en-ciel » (1990), il a fait un retour très remarqué en 2013, avec « La danza de la realidad ». Cette première partie de son autobiographie romancée (son enfance dans le village mexicain de Tocopilla) se prolonge aujourd'hui avec « Poesia sin fin », qui suit le jeune Alejandro au moment où il a rompu avec sa famille pour devenir poète. L'inventivité, la maîtrise et l'émotion de ces deux films, interprétés par les propres fils d'Alejandro Jodorowsky, nous ont donné envie de rencontrer cet artiste qui, à 87 ans, fait preuve d'une sidérante vitalité.