Le jour de ses vingt-cinq ans, Balthus Zaminski, ogre de son état, promit à son valet Carciofi de ne plus manger d'enfants. Mais qu'il est difficile de tenir parole ! Aidé par un valet de comédie, l'ogre tente tous les traitements, du psychiatre à cette association bénévole connue sous le nom de "les ogres anonymes". Dans le conte suivant, "L'effaceur", un chimiste aigri du nom de Folcone a inventé une peinture qui efface le visage des enfants. Il tient sa revanche contre le monde heureux des écoliers qui narguent sa solitude. Jusqu'au jour où il kidnappe un enfant et l'enferme dans son laboratoire. Il éprouve pour la première fois un sentiment humain. Le prix de sa rédemption tient au salut de cet infernal garnement en culottes courtes. A sa manière ironique, faussement cruelle, Pascal Bruckner inverse les habitudes des contes effrayants. Ses ogres sont tristes. Ils sont plein de ressentiment de ne pas avoir une vie normale, ils ne parviennent pas à faire taire le ricanement des enfants. (Bibliotéca magazine)