"Comme tous les puissants, les marchés ont peur. De là à rassurer les marchés, c'est le monde à l'envers. Considérant la situation actuelle, et pour peu qu'on estime que le sort des populations de la planète est plus important que celui des conseils d'administration, ce serait plutôt aux marchés de nous rassurer. Or ils ne nous rassurent pas. Ils ne sont même pas rassurants du tout. Mais nous rassurer n'est pas leur objectif, nous rassurer n'est pas dans leur intérêt. Leur intérêt, c'est le profit. Leur intérêt c'est, par exemple, de nous intéresser à des choses inintéressantes qui sont en revanche pour eux une source d'intéressement. De sorte que la seule façon que nous ayons de nous en défendre, c'est de marquer pour ces choses notre désintérêt. Notre désintérêt ne fait pas l'affaire de leurs intérêts. Ce qui devient intéressant. Pour nous bien sûr, pas pour les marchés."