Ils sont quatre frères âgés de quatre à treize ans qui partent avec leur cousin Jean-Baptiste passer l'été dans la villa familiale Les Pervenches à Lacanau-Océan et, parce que c'est la guerre et que les adultes ont d'autres tâches. ils y resteront sous la seule tutelle d'André, l'aîné, une femme de charge venant s'occuper de la cuisine et du ménage. Ainsi, à part des visites éclair de supervision de leur mère et tante, ces garçons vivent en liberté, une liberté exaltante pour les pas-tout-à-fait huit ans de Jean-Baptiste, admirateur d'André et de ses audaces. La marée apporte cependant jusqu'à eux épaves et cadavres, mais la guerre demeure trop lointaine pour être autre chose qu'un prétexte à des jeux. plus passionnants de se teinter d'une apparence de danger, la pêche nocturne au filet ou la course à l'écureuil cédant le pas à la chasse à l'espion,.. Souvenirs fantastiques mais souvenirs vrais qui remontent à l'un des derniers étés de la Grande Guerre (1914-1918) et que Jean Cayrol a tirés de sa mémoire pour montrer que «dans des temps exceptionnels le monde enfantin est exceptionnel » et parce que , « Il faut bien revenir à son origine même la plus cruelle si nous voulons porter une lumière sur l'ombre que nous faisons avec notre vie », comme il le dit en préface à ce témoignage sur son enfance que sont Les Enfants pillards.

Un ensemble de textes, écrits entre 1935 et 2000, représentatifs de l'oeuvre poétique de J. Cayrol (1911-2005). Marqués par la résistance, la déportation et la blessure irrémédiable des camps de concentration, ils expriment aussi la fantaisie et l'ironie, antidotes nécessaires afin que l'écriture continue de porter un espoir.

En 1949, J. Cayrol publie dans la revue Esprit un texte intitulé D'un romanesque concentrationnaire, dans lequel il expose sa conception de la littérature présente et à venir. Pour la qualifier, il forme un néologisme et parle de littérature lazaréenne. Lazare, le ressuscité, devient un nom commun désignant d'abord l'homme, puis la littérature depuis les camps de concentration.

Jean Cayrol est né en 1911 à Bordeaux, où il est mort en 2005. En 1942, il est arrêté et déporté à Mauthausen-Gusen. Une expérience qui hantera toute son couvre. A son retour de camp, en 1949, il veut témoigner et publie dans la revue Esprit un court texte intitulé " D'un romanesque concentrationnaire ". Poète, romancier, essayiste et éditeur, il fonde aux Editions du Seuil une revue, Ecrire, entièrement consacrée à la publication des premiers textes de jeunes auteurs. Il a ainsi découvert de nombreux écrivains.

Bruno était un traitre qui vingt ans auparavant avait dénoncé des résistants à la Gestapo durant l'occupation allemande. Vingt ans après, il est amant de Sophie, la soeur d'un résistant qu'il avait dénoncé. Malgré son opération de chirurgie esthétique, la veuve de sa victime découvre la photo du traitre qui a les yeux de Bruno. La chasse à l'homme a commencé. (Electre)