Recueil de textes, de chansons et d'articles écrits par Pierre Dac pendant la Seconde Guerre mondiale et à la Libération. Avec un choix de cent numéros de l'Os libre, parus de 1946 à 1948. (Electre)

Chansonnier et journaliste français, né à Châlons-en-Champagne et mort à Paris, Pierre Dac, de son vrai nom André Isaac, apparaît pour la première fois en public en 1926, à Paris, au cabaret artistique La Vache enragée. Pionnier du raisonnement par l'absurde dans ses chansons humoristiques, Pierre Dac crée en 1937, sur les ondes de Radio-Cité, la S.D.L. (Société des loufoques), appelée à un grand succès. En 1938, il lance L'Os à moelle, hebdomadaire officiel des loufoques, où il est entouré d'une équipe de chansonniers et d'écrivains, ainsi que des dessinateurs Jean Effel, Maurice Henry et Moisan. L'Os à moelle cesse de paraître en mai 1940. Au début de l'Occupation, Pierre Dac, menacé d'être arrêté par les Allemands, gagne la zone sud et entre dans un des premiers réseaux de Résistance. Puis il passe en Espagne, où il est fait prisonnier. Arrivé à Londres en 1941, il collabore alors à l'émission de la B.B.C. « Les Français parlent aux Français », brocardant les occupants allemands, engageant des duels radiophoniques avec Philippe Henriot, secrétaire d'État à l'Information dans le gouvernement de Vichy. Revenu en France à la Libération, Pierre Dac fait reparaître, un temps, son journal sous le nouveau titre de L'Os libre. Au cours des années 1950, il présente à la radio, avec Francis Blanche, des feuilletons burlesques : Malheur aux barbus, Signé Furax. Après une tentative pour relancer L'Os à moelle en 1964, Pierre Dac écrit plusieurs livres, dont Les Pensées (grand prix de l'humour populaire en 1974) et un récit de sa vie à Londres : Un Français libre à Londres en guerre. Il était apparu dans quelques films comiques et avait fait une rentrée à Bobino avec Francis Blanche, peu avant la mort de celui-ci.

Après l'homme de presse et de radio, voici le Pierre Dac qui fut salué comme un impeccable romancier. On suivra l'enquête des reporters Sylvain Etiré et Guy Landneuf à Autrelieu, la capitale du côté d'Ailleurs, où les mots ont parfois plus de consistance que les faits ; on assistera à la création à Villeneuve-la-Vieille des Pédicures de l'Âme, cénacle voué à l'élévation de l'esprit ; on écoutera les souvenirs qu'égrène le roi des Loufoques au fil de Du côté de partout ; on fera la connaissance du professeur Slalom Jérémie Ménerlache, du colonel de Guerrelasse, des frères Fauderche, du philosophe Mordicus d'Athènes, fondateur de l'école éthylique, de tant d'autres encore ; on frémira avec les feuilletons d'auteurs aussi considérables que Ponton du Sérail ou Fenicore Mooper. Enfin, on rira beaucoup.