Fille d'un riche diplomate, la narratrice, Angelina Toldo, connaît à peine l'Espagne. Elevée en Suisse, elle ne venait dans sa patrie que pour les vacances d'été, quand elle rejoignait avec ses parents la tante Elisa, auteur à succès de biographies historiques. De ces séjours, elle conserve des souvenirs angoissés : la misère des villages, les armées d'estropiés, les cris des mendiants, les bicornes de la garde civile. Elle se souvient également de l'évocation que faisait Elisa d'une femme inquiétante, Clara Del Monte, sorte de pasionaria sans scrupules dont sa tante préparait la biographie. Angelina rédige maintenant sa thèse de doctorat sur la fin de Garcia Lorca. Dans le même temps, elle met au propre les brouillons que la défunte lui a légués sur cette Clara Del Monte en lui demandant d'achever le livre. (Bibliotéca Magazine)

En reprenant le cours de la vie et de l'oeuvre de Colette, M. del Castillo confirme qu'entre les faits et les sentiments il y a toujours l'écart de la littérature.

Avant de savoir parler, avant de me sentir capable de lier entre elles les sensations qui m'écorchaient, je suçais le poison de l'Espagne. La langue qui m'avait engendré cachait le maléfice des hérétiques pourchassés, des poètes assassinés. Plus que Tanguy , mémoire de fiction, Le sortilège espagnol, parce qu'il élabore et comprime les souvenirs, renferme non pas ma vérité, mais la lente conquête d'une authenticité littéraire. Il montre le passage d'une existence invivable à une langue habitable. C'est un livre de transition, qui traverse toute ma vie. Ce texte trahit l'Espagne par le détachement français, mais c'est pour mieux réintroduire la passion espagnole. Il marche de biais, en crabe, et il finit par tourner en rond, dessinant ce cercle au centre duquel les gitans situent leurs sortilèges. Michel del Castillo Né en 1933 à Madrid, de père français et de mère espagnole, Michel del Castillo est aujourd'hui l'auteur d'une oeuvre considérable. Il a été couronné de nombreux prix littéraires dont le Prix des libraires en 1973 pour Le Vent de la nuit, le prix Renaudot en 1981 pour La Nuit du décret et, en 1992, le prix RTL-Lire pour Le Crime des pères. En 1994, il publie Rue des Archives, en janvier 1995 paraît une nouvelle édition de Tanguy et, à l'automne 1996 , Mon frère l'idiot.

Pamphlet, publié en 1938, qui condamne les exactions de la répression franquiste lors de la guerre civile espagnole et s'oppose fermement aux thèses de l'Action française. L'auteur prend fait et cause pour les républicains tout en dénonçant la spirale de la guerre qui enferme les individus dans des réactions collectives dont ils ne sont plus maîtres. (Electre)

Cette nouvelle édition s'imposait après la parution de Rue des Archives, qui éclaire les aspects cachés de Tanguy. "De Tanguy à Xavier, il y a plus que l'épaisseur d'une vie, il y a le vertige d'une horreur que je n'osais pas fixer, de peur de m'y abîmer", écrit l'auteur.