C'est Jean Cocteau qui fut à l'origine de la publication de J'adore en 1928. Il retrouvait dans ce collier de textes ce qui brillait tant chez son amant terrible : une sincérité et un abandon scandaleux. Jean Desbordes (1906-1944) vouait une passion charnelle à la campagne, ses nuances de paysages, ses odeurs, sa faune, ses bruits, son calme maternel, mais chez lui, le bucolisme se double d'une célébration (voire d'un dérèglement) de tous les sens. Elégiaque et frondeur, il prie puis il exulte. A l'image de son auteur, cet ouvrage est passé comme une comète sensuelle dans le ciel de la littérature française. " L'innocence est dans le désir. La passion humaine sur terre exige un équivalent de pureté au ciel, et quand on aime ici on plaît là-haut. " Dieu est partout dans J'adore, mais c'est un dieu insolent et intime.

Correspondance entre les écrivains Jean Cocteau et Jean Desbordes, avant le décès de ce dernier durant la Seconde Guerre mondiale. Les lettres rendent compte de l'amour qu'ils se portaient, mettant en lumière leur mode de vie et le monde artistique de l'époque, tout en soulevant les questions de drogue et de foi. ©Electre 2023

Jean Desbordes est un écrivain et poète français né dans les Vosges en 1906, et décédé à Paris. Il est issu d'une vieille famille jarnacaise et protestante. Son grand-père, Élie Desbordes, tenait un commerce ancestral de quincaillerie et il fut pendant de nombreuses années premier adjoint au maire de Jarnac. Ami de Jean Cocteau avec qui il entretint une relation amoureuse, ce dernier préface, et lance bruyamment, son essai poétique J'adore en juin 1928 (Editions Grasset) et lui réserve même un rôle au cinéma dans son film Le Sang d'un poète, réalisé en 1930. Jean Cocteau réalisera une série de portraits de lui qui seront exposées avec des illustrations pour Œdipe-Roi et publiés en 1929 à 213 exemplaires sous le titre 25 dessins d'un dormeur le représentant endormi en costume de marin. Jean Desbordes publiera par ailleurs Les Tragédiens, un roman en 1931, La Mue, une comédie en 1938 et Le Vrai Visage du marquis de Sade en 1939. Il meurt à Paris sous l'occupation allemande. Commandant un réseau de résistants sous le pseudo de Duroc, il meurt sous la torture sans avoir parlé le 5 juillet 1944... IN Wikipédia, 2009-03-03