Le chef d'orchestre György Vashegyi, le Purcell Choir et l'Orfeo Orchestra aiment passionnément le répertoire du baroque français. Ils nous offrent cette fois un opéra de Rameau composé en 1749, Naïs, en un prologue et trois actes. C'est une partition très exigeante pour le rôle-titre (la soprano Chantal Santon- Jeffery) et le Neptune (le ténor haute-contre Reinoud Van Mechelen). Maître de l'orchestration, le compositeur s'en donne à coeur-joie dans les nombreuses plages instrumentales de cette pastorale héroïque : Naïs abonde en ballets figurés par des menuets, des rigaudons et tambourins que l'Orfeo Orchestra restitue avec toute l'énergie que réclame cette musique éminemment moderne. (Electre)

Durant un siècle et demi, sous les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, le Château de Versailles fut le lieu privilégié où se déroulèrent d'extraordinaires représentations théâtrales, musicales et chorégraphiques. Un opéra pour trois rois, dirigé par György Vashegyi, reflète l'héritage de ce temps dans un spectacle mis en oeuvre par Benoît Dratwicki pour l'exposition Fêtes et Divertissements qui incorpore des musiques de Lully à Gluck commandées par les rois et leurs reines. ? côté d'extraits de pièces célèbres comme Castor et Pollux ou Les Indes galantes de Rameau, ce double album contient des oeuvres injustement oubliées : Le retour du printemps d'Antoine Dauvergne ou encore Le Pouvoir de l'Amour de Pancrace Royer. (Electre)

Le Requiem de Mozart n'est présenté à Paris qu'en 1804, dans une version légèrement différente de celle composée par Mozart. La presse se fait l'écho d'un triomphe. 1804 est aussi l'année du sacre de Napoléon : de ses conquêtes méditerranéennes, Bonaparte avait rapporté un goût prononcé pour la musique italienne. Il confie ainsi au Napolitain Giovanni Paisiello (1740-1816) la direction de sa chapelle musicale et lui commande la musique de son couronnement, une Messe solennelle en si bémol majeur. Le Palazzetto Bru Zane a créé l'édition moderne de l'oeuvre qui est enregistrée ici. Outre la fastueuse 1804, l'autre année qui relie Napoléon à Mozart, c'est 1841, lorsque son Requiem retentit à nouveau aux Invalides alors que le corps de Napoléon y fait son entrée...Sandrine Piau, Chantal Santon, Eléonore Pancrazi, Mathias Vidal et Thomas Dolié sont les solistes de ce programme dirigé par Julien Chauvin, à la tête de son Concert de la Loge et du Choeur de Chambre de Namur.

Gyvrgy Vashegyi et son orchestre Orfeo accompagnés du choeur Purcell proposent un enregistrement des Voyages de l'amour de Boismortier, un opéra-ballet de 1736, une partition longtemps et injustement négligée. Pour cette dernière extravagance dramatique sur Glossa, Chantal Santon Jeffery endosse le rôle titre de Cupidon malade d'amour et la soprano est rejointe par deux autres stars du renouveau de l'opéra baroque français : Katherine Watson (dans le rôle de Zéphire) et Judith van Wanroij dans le rôle de la bergère Daphné. Une magnifique version produite en collaboration avec le Centre des Musiques Baroques de Versailles.

Un héros antique, un dragon, une jeune déesse : l'amour et la gloire sont au coeur du premier opéra de Lully, représenté pour la première fois devant Louis XIV. Comme dans ses oeuvres précédentes - divertissements, ballets de cour et comédies-ballets - Lully fait pétiller les voix et l'orchestre, multipliant les morceaux qui se distinguent et qui plaisent à la cour. Mais avec l'aide du librettiste Philippe Quinault, il introduit la force dramatique de la tragédie classique française dans une oeuvre exclusivement musicale : et là, le public est envoûté par les histoires d'amour mythiques si somptueusement dépeintes. Les premiers héros tragiques, les premiers grands duos d'amour, les premières larmes du public : la tragédie-lyrique, cet opéra à la française, est née, et grâce à elle, jusqu'à sa mort en 1687, Lully ne cessera de ravir. Vincent Dumestre ressuscite avec brio cette oeuvre phare, célébrant ainsi dignement les trois cent cinquante ans de l'Académie royale de musique !