Si les madrigaux de Carlo Gesualdo da Venosa constituent la part la plus connue de son oeuvre, sa musique religieuse n'en est pas moins importante et révèle une toute autre facette du compositeur. Mis à part les Responsoria (1611) dont Philippe Herreweghe a proposé un enregistrement, l'essentiel de la musique religieuse de Gesulado fût édité en 1603 sous le titre de Sacrarum cantionum. Contrairement aux Responsoria destinés aux offices de la Semaine Sainte, les motets de 1603 mettent en musique des textes pour toutes les circonstances de l'année liturgique. Pour cet enregistrement, réalisé dans l'abbaye de la Sainte-trinité à Venosa, Odhecaton enrichi la palette sonore de ses voix d'hommes par quelques instruments, dont un ensemble de violes de gambe. C'est sur un orgue historique de la région de Venosa que Liuwe Tamminga contrepointe ce programme de quelques pièces de Giovanni Maria Trabaci et Giovanni de Macque. (Electre)

Avec ce troisième opus du projet Stradella, Andrea De Carlo et l'ensemble Mare Nostrum poursuivent leur exploration de l'oratorio, suite à la récente redécouverte de San Giovanni Crisostomo. Figure historique du Xe siècle, Edith of Wilton était une religieuse anglaise de noble naissance, et la légende veut qu'elle refusa l'opportunité de monter sur le trône, causant l'aversion d'une faction des nobles. Le rôle-titre de l'oratorio de Stradella, Edith, est disputé entre différents caractères allégoriques : d'un côté Humiltà, qui la pousse à une vie monastique chaste, de l'autre les figures mondaines de Grandezza, Bellezza, Nobiltà et Senso, qui toutes l'invitent à devenir reine et à jouir des plaisirs de la vie. Retrouvez Francesca Aspromonte qui avait ébloui dans le rôle d'Eurydice lors de la résurrection de l'Orfeo de Luigi Rossi ! (Electre)

Jusqu'à présent, la réputée San Giovanni Battista, l'oeuvre d'Alessandro Stradella de loin la plus connue et la plus enregistrée, a éclipsé le reste de ce que nous connaissons de sa production d'oratorios, à savoir un total de six oeuvres. Contrairement au chef d'oeuvre le plus représentatif, San Giovanni Crisostomo - ici porté au disque pour la première fois - est destiné à un effectif plus intime mais exprime parfaitement la modernité du genre de l'oratorio tel qu'il se présente dans la seconde moitié du 17e siècle. Les thèmes sacrés et moraux se mêlent aux thèmes politiques, sociaux et parfois érotiques; le sujet, le libretto et la musique interagissent à différents niveaux avec une audace et une liberté surprenantes. Stradella illustre d'une façon magistrale le conflit éternel entre la soif de pouvoir et la vanité de la vie à travers une large palette de moyens expressifs et la fine caractérisation dramatique et psychologique des deux protagonistes, saint Jean Chrysostome et Eudosia.