Fabio biondi et europa galante enrichissent lEdition vivaldi dun onzième volume de concertos pour violon portant le nom de lune des interprètes les plus célèbres du début du xviiie siècle, anna maria. Enfant prodige, interprète dexception de lOspedale della pietà dans laquelle vivaldi enseigna durant quarante ans, anne maria maîtrisait aussi bien le violon que la viole damour et le théorbe, pratiquant également le clavecin, le violoncelle, le luth et la mandoline. Sa notoriété avait gagné lEurope entière, et lon sait que son répertoire comprenait au moins vingt-quatre concertos confiés par vivaldi. Le violiniste et chef fabio biondi et son ensemble europa galante en restituent une demi-douzaine dans ce programme, de la plus belle facture, que lon suppose composés entre 1710 et les années 1720. Rompus à lécriture virtuose et solaire du compositeur - les six concertos sont de tonalité majeure -, ils saisissent à bras-le-corps chaque revirement datmosphère ou de tempo, se jouent des effets dimitation (le postillon dans lAllegro initial du concerto rv 363), multiplient les propositions de timbres et de textures. Ils livrent également une version alternative du largo du concerto rv 179a, richement ornementée de la main dAnna maria.

Avec cette deuxième contribution à l'Èdition Vivaldi, Fabio Biondi et son ensemble Europa Galante signent ici l'enregistrement du vingtième opéra de la collection - un pasticcio comme il s'en faisait beaucoup à l'époque, dans lequel Vivaldi "recycle" des airs à succès extraits d'opéras de ses contemporains. L'ouvrage a, plus que tout autre, échappé de justesse à l'oubli. La partition originelle composée par Vivaldi en 1730 pour Vienne et Prague étant perdue, un minutieux travail de reconstruction du manuscrit a été mené par le musicologue Bernardo Ticci, pour qui la musique de Vivaldi n'a aucun secret, à partir de plusieurs sources existantes éparpillées en Europe de l'Est (les livrets des deux productions, un recueil d'airs et un ouvrage anonyme augmenté d'airs de Galeazzi, Pescetti, Hasse, Porpora, Fiorè et Vinci). C'est la version de ce pasticcio qui est ici recréée et enregistrée. Rivalités amoureuses et conflits familiaux, accumulation de quiproquos, sentiments contrariés et émotions exacerbées sont une matière inépuisable pour Vivaldi.