Notes sur le chantier de vivre. On s'y fait bousculer, on y a les pieds dans la boue. Il n'y a pas de plan et on ne voit pas se dresser le moindre édifice. C'est un chantier immense, à ciel ouvert, et qui grouille de vivants. Et je suis l'un d'eux...(4e de couv.)

Ce poème est un travail de mémoire tout en se donnant témoin du présent. Ecriture qui cogne, avec, de temps en temps, quelques instants de douceur. « Reprise simple pour agripper aux bruits des jeux, ce pour quoi on ne tombe pas tout à fait » Il y a cette volonté de vivre malgré tout : écrire sans doute pour continuer, pour dire, pour ne pas oublier. Les mots semblent décrire le manque de mots, la poésie semble être là pour dire ce qu'on ne sait pas dire. Elle laisse ici assez d'espace, de l'air entre les mots qui cherchent à sortir pour éprouver ce monde, cette mémoire du génocide. Chaque jour, le poète se donne comme devoir de dire le présent, de questionner la raison d'être, le pourquoi d'exister, de trouver une place au milieu de cette violence ancrée dans ce paysage, dans l'histoire de ces peuples.