Un récit poignant d'un homme du peuple, ami des crucifiés. Il nous décrit avec ses mots, son franc-parler, ce qu'il a vu, entendu et vécu lors de ce printemps exceptionnel des années 30.

A quoi tient le "mythe" Jaurès ? Sans doute à la sincérité de son engagement, à son intégrité intellectuelle et morale, à sa capacité à résister aux sirènes de la corruption ? Certainement aussi à sa "virginité" politique : il n'eut jamais à affronter la réalité concrète du pouvoir. Cependant, son parcours en témoigne, chaque fois qu'il l'a pu, il a pesé sur le cours de l'histoire sociale : sait-on, aujourd'hui, que les premières retraites ouvrières ont été votées sur sa proposition ? Et ce n'est qu'un des nombreux exemples que nous donne Henri Guillemin pour mieux apprécier le fondateur du socialisme français...

La légende est bien établie : face au Despote, Mme de Staël, sous le Consulat et l'Empire, fut l'intraitable opposante, l'incarnation de la « liberté ». Malheureusement, oui, c'est une légende, et même une légende bouffonne. « Enthousiaste » de son « héros », Germaine Necker devenue baronne de Staël fit tout au monde pour attirer sur sa personne l'attention la plus vive et la plus admirative du général Bonaparte. Elle applaudit avec passion au 18 Brumaire, et dépense en vain ses sourires et ses prévenances pour tenter de se faire l'égérie du Maître. Le Maître la trouvait insupportable ; le type même de la « fâcheuse » - terme noble qu'aujourd'hui l'usage remplace par une grossièreté interdite. C'est l'histoire vraie des rapports (suppliants d'un côté, agacés de l'autre) entre Germaine Necker et Napoléon Bonaparte que présente ce livre.

"En fin de parcours...j'ai voulu dire...ma pensée sur ce Nazaréen dont le passage parmi les hommes (d'Occident tout au moins) n'aura pas été sans conséquence... dans l'espoir d'aider, peut-être, quelques esprits guettés par la tentation trop explicable de l' "à quoi bon". H. Guillemin est l'auteur d'un livre sur Charles Péguy.

4ème de couv. : En fin de parcours (forcément, septuagénaire avancé), j'ai voulu dire, une bonne fois, brièvement mais clairement, ma pensée sur ce Nazaréen dont le passage parmi les hommes (d'Occident, tout au moins) n'aura pas été sans conséquence. Dans ces pages, en somme, l'aboutissement d'un demi-siècle - et plus - de lectures, réflexions, ruminations ; d'expériences aussi. Je sais très bien que n'a vraiment guère d'importance ce que peut dire à ce sujet quelqu'un qui n'a jamais été un créateur, mais un simple commentateur, au surplus, comme tel, très contesté. Pourtant je me risque. Moins, je l'espère, sous l'effet d'une prétention qui serait dérisoire, que dans l'espoir d'aider peut-être, avant de mourir, quelques esprits - de jeunes esprits surtout - guettés par la tentation, trop explicable, de l'"à quoi bon". C'est ma seule justification. Source : Seuil

Une étude de l'oeuvre de cet insurgé sous l'angle de l'argent et de son pouvoir.

L'évocation de rencontres avec des hommes qui ont marqué leur génération : François Mauriac, Paul Claudel, Maurice Chevalier, et des réflexions, des souvenirs sur notre temps, sur les événements auxquels s'est trouvé mêlé l'auteur.

Dans l'avant-propos, H. Guillemin écrit : "... le petit travail que voici n'est qu'une fourniture, qu'une livraison de documents. La chance m'a été donnée d'avoir sous les yeux... tout un stock de manuscrits encore irrévélés... L'on retrouvera donc, dans ces pages, après trois chapitres consacrés à la passion de l'ordre public, chez Vigny, à son aventure académique et à la genèse des "Destinées", d'intéressantes adjonctions au "Journal d'un poète", quelques fragments de "Mémoires", des projets de livres et de poèmes et de comédies, une vingtaine enfin de lettres inédites... et des instructions testamentaires". On trouve en particulier le texte de "Dalila", Tours, 17 novembre 1838 ; "Poème, question de l'héritage ; le Sein de la mère ; l'Oneida, éclogue américaine" ; des ébauches en prose pour "la Maison du berger, Wanda, la Bouteille à la mer, les Destinées ; Plan et ordre" des Destinées du 4 mai 1856 ; diverses lettres : à M. Spol, Paris 21 mars 1817 ; à Mme Bunbury, avril 1832 ; au Dr Brière de Boismont, 1er janvier 1841 ; à Eugène Sue, 26 août 1843 ; à un étudiant, 16 juin 1845 ; à Brizeux, 8 août 1846 ; à Philippe Busoni, 5 mai 1851 ; au général Le Breton, 22 septembre 1853 ; à Monsieur Charles Leconte Delile ["sic"], 24 novembre 1856 ; au duc de Noailles, 18 février 1857 ; à M. Buloz, 22 juin 1857 ; à M**, 10 mai 1858 ; à une amie, 20 août 1859 ; à Barbey d'Aurevilly, 20 mars 1862 ; à Julia Battlegang, 10 septembre 1862 ; à son Excellence Monsieur le duc de Bassano, 7 mars 1863

H. Guillemin, écrivain et philosophe, contemporain et ami d'écrivains célèbres, parle ici de de sa vie, de ses idées, de ses livres, de ses passions.