Médiateur dans maints conflits africains, le président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, s'est fait une réputation d'homme de paix. Cette image, confortée par sa montée en puissance au sein de la Françafrique, semble pourtant usurpé. En effet, le chef de l'Etat burkinabé est impliqué dans la plupart des guerres et des crises régionales des vingt dernières années. Des témoignages récents révèlent le trouble passé de celui qui accéda au pouvoir à la faveur de l'assassinat du leader panafricaniste Thomas Sankara.

Jeune militaire influencé par le marxisme, Thomas Sankara s'empare du pouvoir en 1983. Pendant quatre ans, le « Che africain » multiplie les expériences inédites au Burkina Faso : autosuffisance alimentaire, rupture avec la tutelle néocoloniale, attaques contre le Fonds monétaire international, etc. Les puissances occidentales feront comprendre qu'elles n'apprécient pas ce programme...

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, dirigeant du Burkina Faso et figure du panafricanisme, était assassiné lors d’un coup d’Etat. Les circonstances de ce crime sont restées obscures jusqu’à la chute du président Blaise Compaoré en 2014. Le procès, qui s’ouvre à Ouagadougou le 11 octobre, devrait lever un coin du voile. Une question reste ouverte : le rôle joué par la France.