Bien que Lully n'occupât jamais de charge à la Chapelle du roi, son influence sur le développement du grand motet, si emblématique du Grand Siècle, fut décisive. Il composa pour les grandes cérémonies de la cour des motets d'apparat célébrant la gloire de Dieu et celle du roi. Des nombreuses funérailles royales, celles de la reine Marie-Thérèse en 1683 comptent parmi les plus grandioses. Le Dies irIJ et le De profundis de Lully y furent donnés. Mais son motet le plus célèbre est sans conteste son Te Deum, qui retentit pour la première fois en 1677 et qui devint le favori du roi. En 1687, Lully le dirige encore une fois mais il se frappe violemment le pied de la lourde canne qui lui sert à battre la mesure. La blessure s'infecte, emportant le surintendant le 22 mars. Tragique destin pour celui qui sut traduire la gloire la plus éclatante mais aussi toute l'angoisse de la mort dans une même grandeur... Une grandeur théâtrale qui caractérise cette version enregistrée à la Chapelle Royale du Château de Versailles. Lully est à l'honneur en 2019, à l'occasion du 350ème anniversaire de l'Académie Royale de Musique dont il fut le directeur de 1672 à sa mort. (Electre)

Dans Arminio de Händel, la bataille pour la libération n'est que l'arrière plan auquel doivent se résoudrent les personnages au travers de thèmes tels que l'honneur, le devoir, l'obéissance, l'amour et la liberté. Arminio a été créé au Covent Garden Theatre le 12 janvier 1737 mais à disparu de la scène londonienne après seulement six performances. Presque 200 ans plus tard, l'ouvre a été ramenée à la vie à Leipzig dans Hermann et Thusnelda. Après des représentations à Halle et Karlsruhe, cet opéra a été enregistré au Handel Festival de Göttingen en 2018 et est maintenant disponible sur disque. (Electre)

Malgré son succès au début du XVIIIe siècle, la mort prématurée de Leonardo Vinci a brusquement mis fin à son influence sur le monde de l'opéra et ses chef-d 'oeuvres ont été injustement oubliés. Formé à l'Ècole de Naples, il devient en 1722 rapidement connu grâce à de prestigieuses pièces qui influenceront l'Opéra italien et européen de son époque. Récemment redécouvert, l'opéra seria Gismondo, Re di Polonia, créé en 1727, est mis en lumière par le label Parnassus Arts dont l'objectif est de faire connaître ces ouvres peu connues au grand public. L'opéra de Vinci a déjà connu des triomphes à Vienne, Moscou et Varsovie en 2018. Des chanteurs triés sur le volet et le célèbre contre-ténor Max Emanuel Cencic accompagné de l'excellent ensemble sonore Orkiestra Historyczna ont été choisis pour l'enregistrement du CD.

? la tête d'une impressionnante discographie plutôt tournée vers la musique sacrée et les musiques allemandes, l'ensemble Vox Luminis, fondé par Lionel Meunier, s'attaque à un sommet de la musique anglaise : la célèbre légende du roi Arthur et de son ami Merlin l'enchanteur inspira à Henry Purcell l'une des oeuvres les plus appréciées du public. Sous la forme d'un semi-opéra, il déploie avec King Arthur une exubérante inventivité musicale et théâtrale. Vox Luminis nous la propose ici sous un nouveau jour. La patte sonore des chanteurs de Vox Luminis correspond parfaitement à cette musique, où alterne choeurs et solos vocaux très caractérisés. Le groupe a donné cette pièce de nombreuses fois en concerts "semi-scéniques" avant de l'enregistrer, notamment en Angleterre, où l'ensemble franco-belge de Lionel Meunier fait une carrière remarquable et est un ambassadeur de la musique baroque européenne des plus appréciés. (Electre)