A une époque où Donizetti, Bellini et Rossini distillaient du bel canto à haute dose, Mercadante (cinquième roue du carrosse de l'opéra italien du 19e siècle, la quatrième étant Verdi) s'évertuait à écrire de la musique complexe, bannissant tout effet grandiose gratuit et toute vulgarité populiste. Cette première mondiale discographique nous permet de découvrir de larges extraits d'un opéra italien sobre et riche à la fois, mais d'une de ces richesses un peu exigeantes pour l'auditeur. Peut-être est-ce là le peu de succès de l'ouvrage qui ne resta à l'affiche que de 1821 à 1825... (Electre)

Caterina Cornaro fut écrit dans la dernière période extrêmement productive de la vie Donizetti (entre Don Pasquale et Linda di Chamonix), et fut en fait le dernier de ses opéras à être créé de son vivant. Comme toute autre oeuvre de cette période, il est intensément original, et dans ce cas précis particulièrement sombre à la fois dans le sujet et dans la tonalité musicale. Le livret raconte l'histoire d'une femme forcée de se marier avec un roi qu'elle n'aime pas, mais qui est bon et noble, si bien qu'elle ne veut pas l'abandonner. Lorsque celui-ci est assassiné à l'instigation de son pire ennemi, Caterina Cornaro n'a d'autre choix que de suivre sa propre route. Cette production Opera Rara vient à point nommer combler un vide béant de la discographie récente, avec un commentaire approfondi du spécialiste Jeremy Commons. (Electre)