Second volet de l'intégrale des concertos et des trios de Schumann, ce volume montre à quel point une nouvelle interprétation qui respectât les subtilités et la transparence de l'écriture schumannienne était indispensable. Une autre approche stylistique d'un des plus beaux concertos du répertoire et qui sans nul doute ouvre la voie à une redécouverte d'une musique aussi poétique qu'émouvante.

Après Beethoven, Alexander Melnikov et Jean-Guihen Queyras s'intéressent ici à deux géants du répertoire. Dernière oeuvre publiée de son vivant, la Sonate de Chopin ferait presque figure de testament, sombre, tourmentée ; à mille lieues de la lumière éclatante de son émule Rachmaninov, qui nous livre ici une oeuvre de jeunesse aux multiples envolées lyriques. Ces 2 sommets dus à des compositeurs avant tout pianistes méritaient cette mise en perspective aux 2 extrémités chronologiques du romantisme.

Rééquilibrant le dialogue entre les deux protagonistes, dont il fait ici de véritables alter ego, Mozart fait entrer le genre de la sonate pour pianoforte et violon sur la voie de la modernité. Isabelle Faust et Alexander Melnikov signent ici le troisième volume d'une passionnante intégrale sur instruments anciens.

Dernier volet de la trilogie de l'intégrale des concertos et trios de Schumann, cet enregistrement fait ici la part belle au violoncelle de Jean-Guihen Queyras. Publié tardivement, le concerto, pourtant énergiquement défendu par Clara Schumann, ne fut créé qu'après la mort du compositeur. Interprété dans le même esprit poétique que les deux autres, ce troisième volume clôt une aventure qui aura à jamais changé notre écoute de l'oeuvre de Schumann. (Electre)

Pianiste virtuose et improvisateur de génie, le compositeur était aussi un violoniste expérimenté, compétence qu'il a mise à profit dans ses dix sonates pour violon et piano. Ce projet de les enregistrer toutes, Isabelle Faust et Alexander Melnikov l'ont mûri longtemps. Le making-of réalisé à cette occasion permet de prendre la pleine mesure du travail de documentation et d'interprétation qui leur a permis de s'approcher au plus près des intentions du compositeur.

Dans ce mimodrame inspiré d'un conte russe, Stravinsky et Ramuz revisitent le mythe de Faust : en vendant au diable son violon en échange du livre qui devine le futur, le soldat perdra son âme. Créé aux dernières heures de 14/18, le compositeur exorcise les horreurs de son temps avec une oeuvre aux accents dadaïstes. Les musiciens ont relevé le pari de jouer sur des instruments contemporains de la création. L'oeuvre y dévoile sa véritable personnalité et ses couleurs originales, vives et mordantes.