Les dieux ont un jour quitté les assemblées des mortels et ne leur ont plus permis de les rejoindre dans la lumineuse clarté du jour. La poésie, par l'harmonie musicale de ses accords et de ses images, a pour mission de chanter la nostalgie de ces temps bénis. Catulle est le grand prêtre de cette anamnèse exaltante et mélancolique. ©Electre 2019

« Tandis que Jupiter allait et venait, multipliant ses visites, une vierge de Nonacris arrêta ses regards et il conçut une passion brûlante, qui l'enflamma jusqu'aux os. » Les Métamorphoses, « Callisto », II, 409-410 Le monde d'Ovide est le nôtre. Même si deux mille ans nous séparent, les sentiments et les passions qu'il dépeint – désir, jalousie, orgueil, égoïsme, cruauté, violence, démesure, esprit de vengeance, mais aussi tendresse, bienveillance, compassion – vivent toujours dans le cœur de l'homme. La peinture baroque exprime avec puissance l'esprit baroque d'Ovide : l'abondance et la profusion des formes, le mouvement, l'ampleur des compositions, la sensualité entrent en résonance, de façon magistrale, avec le texte du poète. Saluons l'humanité et la modernité des Métamorphoses d'Ovide, la vivacité de son style, l'universalité de sa pensée, la force évocatrice de ses métaphores, et souhaitons que ce dialogue entre les plus belles histoires de métamorphoses et les peintures comble notre imaginaire et nous ouvre de nouveaux horizons de pensée.