Le dessinateur porte un regard empreint d'humour noir sur le monde, et notamment sur la situation politique en Iran et dans d'autres pays du Moyen Orient (Syrie, Israël, Palestine...).

Arrivés en France au début de l'année 2011, Mana et son épouse entament rapidement les démarches de demande d'asile. L'auteur décrit, entre autobiographie, autofiction et dessin de presse, un an et demi de tracas pour obtenir le statut de réfugié politique : le système administratif infernal, les Parisiens, etc. ©Electre 2015

Fiction montrant la réalité du danger des expéditions de contrebande ayant lieu au Kurdistan iranien à travers l'histoire de Jalal, recruté pour participer à l'une de ces expéditions dont les membres meurent un à un, tandis qu'une jeune femme tisse une tapisserie en attendant son retour. ©Electre 2023

Après Une Métamorphose Iranienne et le Petit Manuel du parfait réfugié politique, Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d'un tueur en série qui a sévi dans l'est de l'Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, L'Araignée de Mashhad retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou droguées en quelques mois dans la ville sainte de Mashhad, située au nord-est du pays. Le tueur amenait toutes ses victimes chez lui avant de les étrangler, d'où l'appellation par les médias de «  meurtres de l'araignée  ». Alternant véritables interviews du tueur et passages fictionnels, Mana Neyestani dévoile aussi bien le point de vue du tueur, que celui de ses proches, de ses victimes, ou du juge en charge du dossier. Il met en lumière le poids d'une vision rigoriste de la religion dans cette ville, l'une des plus conservatrices du pays, où une partie de la population a manifesté en soutien au tueur après son arrestation. Combinant différents registres narratifs et graphiques en passant d'un protagoniste à l'autre, Mana Neyestani montre à travers ce fait divers une société malade, où ceux qui vivent en marge sont considérés comme des sous-humains, allant parfois jusqu'à justifier les pires extrémités.

Après avoir publié un dessin malencontreux dans un journal iranien, M. Neyestani devient le bouc émissaire du gouvernement quand celui-ci cherche à apaiser la colère des Azeri, minorité d'origine turque. Après deux mois de prison, il est libéré et décide de s'enfuir avec sa femme. Leur périple les mène en Malaisie après une longue errance à travers les Emirats Arabes Unis, la Turquie, et la Chine.