"Les sens règnent, et la raison est morte" (Pétrarque). Le flûtiste et fondateur du mythique ensemble italien Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini, aime les voyages musicaux et l'approche discursive de la musique. Il est parti d'une pavane anonyme du 16ème siècle, La morte de la ragione (la mort de la raison) qui évoque selon lui l'loge de la Folie d'Erasme ; l'auteur y distingue deux formes de folie : l'une renvoie à "une douce illusion de l'esprit", l'autre à la folie négative, "celle que les furies vengeresses font surgir des enfers"... Cette succession de peintures musicales nous entraine jusqu'au seuil de l'époque baroque en partant du Puzzle Canon de John Dunstable (1390- vers 1453) dont le manuscrit est une énigme, cheminant par le style "bizarre" d'Alexander Agricola (1446 vers 1506) et son rythme obsessif toujours identique, presque une anticipation de la musique minimaliste... jusqu'à une invitation à l'improvisation, avec la Galliard Battaglia de Scheidt (1587-1654), bataille utilisant un grand nombre de diminutions, pratique d'improvisation de la Renaissance... Cette grande fresque spatio-temporelle de la musique instrumentale trace une sorte d'autoportrait de Giovanni Antonini et de ses complices de toujours. Pour accompagner le disque, un riche livret illustré présente un libre parcours iconographique mêlant tableaux et photos contemporaines... (Electre)

Sonates virtuoses, tarentelles et chaconnes du XVIIe siècle italien sont portées en un même souffle par le jeune ensemble Prisma. Les quatre musiciens agrémentent ce programme haut en couleur de leurs improvisations comme autant de variations sur le thème des saisons. Prisma est un ensemble de jeunes musiciens qui se sont réunis autour de la musique si expressive, singulière et colorée des XVIe et XVIIe siècles. En mai 2015, Prisma a remporté le 1er Prix du Concours international Heinrich Ignaz Franz Biber en Autriche, ce qui lui a valu par la suite d'être invité à se produire au Festival Biber à Vienne, au Reihe Historischer Music der Händel-Festspiele Göttingen, ainsi que sur les ondes de la Westdeutscher Rundkunft. Sur scène, Prisma cherche à transmettre la musique comme une histoire que l'on raconte : les musiciens parlent avec leurs instruments, se soutiennent, se disputent parfois, traduisant ainsi la puissance expressive du répertoire. (Electre)