Mêlant la critique thématique à la sémiologie et à la psychanalyse, l'auteur reconstruit ici les trois champs essentiels où s'investit le désir proustien : la matière, le sens et la forme

« À quoi cela sert-il, finalement d'être un écrivain, ou même un simple lecteur, un praticien ou un accompagnateur d'écriture ? » À cette question répondent, chez Pierre Michon, d'autres questions : « Qu'est-ce qui transforme une existence en une " vie " ? », ou encore : « Pourquoi se met-on à écrire, à peindre ? ». Guidé par ces interrogations, Jean-Pierre Richard chemise à travers des oeuvres qui, des Vies minuscules à Maîtres et serviteurs, de Rimbaud le fils à Vie de Joseph Roulin, sont toujours hantées par leur propre origine. Au fil de plusieurs études, chacune liée à un livre ou à un personnage de Michon, le critique trouve des indices sur ce qui fait le monde et ce que peut y faire l'artiste, ou simplement l'homme. La recherche est méticuleuse, elle explore la matière même des textes : les mots et les choses s'y entremêlent pour nous laisser apercevoir, au travers des personnages et de leur inscription dans un paysage, dans un style, ce qui déclenche chez l'écrivain lui-même la vocation de l'écriture.

L'état des choses : ce n'est pas, bien sûr, celui dans lequel se trouve la littérature d'aujourd'hui. Jean-Pierre Richard ne comment ici que huit œuvres particulières, celles de Réda, Quignard, Macé, Michon, Bergounioux, Djian, Trassard, Chaillou, parmi d'autres qui auraient pu aussi bien le retenir. Comment justifier ce choix ? Par le seul caprice d'un goût, les hasards d'une rencontre, la montée d'une curiosité ou d'une émotion au cours d'un épisode de lecture. Par le sentiment peut-être également, obscur, peu élucidable, que se rencontrait chez tous ces auteurs, aussi différents fussent-ils, la pression d'une certaine urgence : à situer dans un désir, ou une pensée, ou un sentir, une forme d'écriture.

Ecrit en 1963, peu après la mort de Céline, cet essai est devenu un classique des études céliniennes.

Ces notes, laissées par le poète, décrivent le combat mené pour amortir le choc que fut la mort de son fils Anatole, mort de maladie à l'âge de 8 ans. Ce projet resta inachevé.