Comme mille autres environ en France, Dominique Guibourg-Vasseur est écrivaine publique. Elle écrit pour les autres, en s'effaçant derrière leur parole. Témoignage.

Dans sa pièce "Lysistrata", le dramaturge grec invente un personnage du même nom qui convainc Athéniennes et Spartiates de se refuser à leur mari tant que dure la guerre les opposant. Elle est perçue aujourd'hui comme une héroïne féministe, mais l'affaire n'est pas si simple.

Dans le générique de la série télévisée des années 1970 la plus diffusée au monde, on la voit courir dans l'herbe verte des grands espaces américains. Bien avant d'être ce personnage espiègle et volontaire incarné par Melissa Gilbert à l'écran, Laura Ingalls était une femme libre, qui a écrit l'histoire de sa famille partie à la conquête de l'Ouest. Un livre dont la puissance a largement été édulcorée par ses éditeurs en 1932, puis par le producteur de la série, Michael Landon.

Les reines de beauté incarnent une certaine idée de la « race », comme on la nomme sans détour dans ces années 1920, lorsqu’elles arrivent en Europe. On est toujours « Miss d’où l’on vient », c’est le principe. Mais Erzsébet Simon Böske, Miss Europe 1929, est juive. Et va payer au prix fort d’avoir prêté son concours à ce jeu des identités dangereuses.

Dans le port de Douarnenez, on les appelle "Penn Sardin" - "têtes de sardine", en breton -, à cause de la coiffe qu'elles portent quand elles mettent le poisson en boîte. Elles sont deux mille pour une vingtaine d'usines, ont de 10 à 80 ans et travaillent jusqu'à dix-huit heures par jour. Pour tenir, elles chantent. C'est en chansons aussi que, en novembre 1924, elles se révoltent, jusqu'à la victoire.