Grand absent des sciences sociales, le vol spatial habité (c'est-à-dire tout programme spatial impliquant l'envoi d'êtres humains dans l'espace) n'en est pas moins omniprésent dans les imaginaires sociaux. En France, les vols de Thomas Pesquet en 2017 et 2021 à bord de la Station spatiale internationale auront accordé à la profession d'astronaute, et à l'univers fantasmé qui l'entoure, une place centrale dans l'actualité médiatique et éditoriale. Première étude ethnographique sur le sujet, cet ouvrage propose une analyse « de l'intérieur » du programme de la Station spatiale internationale, en s'attardant sur les mécanismes moraux, corporels et politiques de la « fabrique » des astronautes d'aujourd'hui à chaque étape de leur carrière – de la construction culturelle de leur profession à leur expérience de vol en apesanteur, en passant par la dureté de leur entraînement résultant notamment de coopérations entre Europes de l'Est et de l'Ouest depuis la période de la Guerre Froide. Construit sous forme de récit à la première personne, ce livre témoigne de l'enquête in vivo conduite par l'auteure durant trois ans en Allemagne, Autriche, France, Russie, au Canada, Japon et aux Pays-Bas, tant auprès des astronautes eux-mêmes que des opérateurs qui en assistent les vols depuis les centres de contrôle. Préface de Jean-François Clervoy